Depuis la semaine dernière, la SAEF (Société Audiovisuelle Extérieure de la France) est dans une tourmente : la société holding qui regroupe France 24, RFI et TV5 Monde est dans un conflit socio-économique préoccupant.
France 24 est le terrain d'une guerre intestine entre le PDG Alain de Pouzilhac et sa DG Christine Ockrent (rétrogradée au poste de DG déléguée au début de l'été) mènent une lutte de pouvoir qui a fait tomber des têtes : plusieurs licenciements ont résulté de leur guéguerre. Le dernier en date est celui de Vincent Giret, un allié d'Ockrent, actuellement mis à pied (et manifestement en attente d'un entretien pré-licenciement).
Une ambiance sociale qui effraye les salariés et les syndicats...
A cette guerre du pouvoir, s'ajoute la suspicion de longue date autour de la crédibilité d'Ockrent : depuis son arrivée au sein de la SAEF (ou AEF) en 2008, les journalistes de la société et les médias en général la soupçonnent d'avoir bénéficié du piston de son mari Bernard Kouchner. En effet, il se trouve que cette société holding est sous l'égide du ministère des affaires étrangères...
Enfin, une dérive budgétaire est soupçonnée puisque l'année 2010 devrait faire état d'un sérieux déficit.
C'en est trop pour les 280 salariés de France 24 et les syndicats qui ont réclamé lors de plusieurs assemblées générales des réponses à leurs interrogations : si une motion de confiance a déjà été votée en faveur d'Albert Ripamonti (viré par Ockrent puis réintégré par Pouzilhac) pour sécuriser son poste, il était question d'une grève à durée illimitée dès lundi 6 septembre.
Une atmosphère tendue qui semble tout de même se calmer un peu, d'après le JDD de ce dimanche 5 septembre. Jeudi, le PDG a rencontré les syndicats et a tenté de les rassurer : si le déficit est confirmé (la direction a évoqué 1 million d'euros au lieu des 5 à 10 millions avancés par les syndicats), la chaîne s'engage à rééquilibrer les finances sans aucun licenciement. Une dernière information qui ramène à la situation de Vincent Giret : son licenciement sera-t-il maintenu ? Ou l'allié d'Ockrent sera-t-il réintégré ? Et qu'en est-il des motions de défiance qui devaient être votées contre Pouzilhac et Ockrent (une motion de défiance peut mener à la démission) ? Pour le moment, il semble urgent... d'attendre de la part des syndicats !
En attendant, la société s'est engagée à proposer dès fin septembre, une réorganisation de la rédaction.
Point positif pour la direction : la menace de grève a finalement été levée. Une petite éclaircie dans le ciel maussade de France 24...