Dans l'affaire Jubillar, les enquêteurs et la justice consacrent une grande partie de leur attention à Cédric, son mari avec qui l'infirmière de Cagnac-les-Mines était en procédure de divorce. Toutefois, l'avocat du peintre-plaquiste, maître Jean-Baptiste Alary, a une autre théorie. Dans l'édition du Nouveau Détective qui remonte au mois de janvier 2022, l'homme de loi avait présenté son idée : la compagne de l'amant de Delphine Jubillar aurait pu s'expliquer avec elle lors de la nuit fatidique du mois de décembre 2020.
L'amant de Montauban, surnom donné par Delphine Jubillar à l'homme pour qu'elle a rencontré via une application sur Internet, donnait des cours de piano. Il aurait utilisé son métier pour justifier de la présence de la jeune femme le jour où sa conjointe est rentrée chez elle à l'improviste, croisant alors la maîtresse du père de ses enfants. "Il a juré que celle-ci était son élève alors qu'ils venaient sans doute d'avoir une relation intime dans le lit conjugal. Quand elle a appris la vérité, on comprend qu'elle se soit sentie trahie, humiliée", estime l'avocat.
Découvrant alors certainement que son mari la trompe, elle a envoyé plusieurs SMS à sa rivale. L'avocat les rapporte : "La femme écrit : 'Écoute, tant que je suis dans cette maison, tu arrêtes et tu nous laisses tranquilles.' Delphine lui répond : 'Promis, je ne contacterai plus ton mari. Je vous respecte.'" Toutefois, les amants auraient continué de s'écrire. Pour maître Alary, cela a pu provoquer la colère de la femme trompée. Il estime qu'elle aurait pu même vouloir une confrontation avec la mère de Louis et Elyah, ce qui expliquerait pourquoi la femme de Cédric Jubillar serait sortie en catastrophe de chez elle, alors que tout le monde dormait : "Elle a très bien pu dire à son mari quelque chose comme : 'Tu commences à me faire chier, on va la voir, l'autre, et on va s'expliquer.' Cela expliquerait que Delphine sorte précipitamment au milieu de la nuit, vêtue seulement d'une doudoune, sans prendre son sac à main."
S'appuyant sur le fait qu'elle a effacé vingt-quatre textos échangés avec Delphine, ce soir-là, pour n'en conserver que trois, l'avocat regrette que les autorités ne s'intéressent pas plus à cette piste. Peut-être parce que d'autres témoignages sèment plus le trouble que l'amant et sa femme, blanchi par la justice grâce à leur alibi - ils étaient tranquillement chez eux : la dispute observée par le fils aîné des Jubillar le soir-même, le comportement de Cédric Jubillar, narcissique et agressif, qui ne cesse d'être rapporté par son entourage ou encore sa propre mère qui revient sur son opinion... Pour l'accusation, un mobile présumé se dessine : la jalousie du suspect numéro 1. Il manque toutefois des preuves matérielles pour que la justice puisse tirer de véritables conclusions sur celui qui est en détention provisoire pour homicide par conjoint.
Cédric Jubillar reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.