Journaliste au Parisien-Aujourd'hui-en-France, Ronan Folgoas s'est intéressé au mystère Jubillar, au point d'en faire un livre du même nom. De cette affaire qui a démarré une nuit de décembre 2020 et qui reste toujours non résolue, il en a tiré un ouvrage non pas pour désigner un coupable, mais pour mieux en comprendre les enjeux. Il a réussi à, grâce à une investigation minutieuse durant un an, des documents judiciaires inédits et des dizaines de témoignages exclusifs dont celui du suspect n°1 Cédric Jubillar à nous éclairer sur ce fait divers. Les propos de sa mère, Nadine, permettent ainsi de voir cet homme autrement que comme le coupable idéal, mais aussi comme un fils, tout simplement. Le Parisien a livré des extraits des bonnes feuilles de l'ouvrage du reporter.
"Cédric c'est Mon fils, avec un M majuscule", souligne-t-elle auprès de Ronan Folgoas qui l'a rencontrée au cours d'un déjeuner. "Nadine, comme souvent, est à fleur de peau dès qu'elle évoque la relation exclusive qui la lie depuis trente-quatre ans au premier de ses trois enfants", poursuit-il. Une mère brisée par ce que les enquêteurs lui révèlent six mois après la disparition de sa belle-fille Delphine : "Elle en est ressortie complètement chavirée. Comme elle me l'expliquera quelques jours plus tard, elle commence à croire que son fils est peut-être coupable du meurtre de sa femme."
De son côté, Cédric Jubillar, fidèle à son tempérament provocateur, fait part aux gendarmes de sa réaction aux propos de sa mère : "Avec tout ce que vous lui avez dit, c'est normal qu'elle croit que c'est moi." Puis, se déroule une conversation marquante : "Tu penses aux enfants, à Elyah et à Louis ? demande-t-elle à son fils. - Tous les jours. Je ne comprends pas." (...) "S'il te plaît, dis-nous la vérité. – Je n'ai rien fait."
En septembre 2021, Nadine avait contacté une émission de voyance de la station 100% Radio. Au bout du fil et sans savoir qu'elle est enregistrée, elle s'était dit "persuadée" de l'implication de son fils, alors qu'elle avait toujours assuré son innocence : "Avant la garde à vue au mois de juin, j'étais persuadée de l'innocence de mon fils, après la garde à vue et tout ce que m'ont montré les gendarmes, je suis malheureusement persuadée de la culpabilité de mon fils. En tant que maman je vis très mal cette situation. J'aimerais savoir où est le corps de ma belle-fille pour qu'on puisse lui offrir une sépulture décente.
Plus tard, et en présence de son avocate, Me Chefaroudi, cette fois, la mère de Cédric Jubillar avait répondu aux questions de 100% Radio en nuançant ses propos, sans les démentir totalement. "Je laisse le soin à la justice de faire son métier. Je sais ce que j'ai dit mais quand j'ai parlé à votre collègue [le voyant, NDLR] c'était dans le fait d'une relation... une discussion... pas intime mais privée."
Cédric Jubillar reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.