Sa réaction était fortement attendue, après l'explosion du scandale Nicolas Hulot révélé par l'émission Envoyé Spécial. Emmanuel Macron s'est exprimé le 1er décembre 2021 lors du Conseil des ministres. Le président de la République a déclaré à propos de son ancien ministre de la Transition écologique selon les informations du Parisien : "La position du gouvernement sur ce sujet est constante. Nous n'accepterons jamais une société de l'opacité ou de la complaisance. Et nous ne voulons pas non plus d'une société de l'inquisition. Alors l'enjeu, c'est de faciliter et d'accompagner la libération de la parole, le recueil des plaintes, l'efficacité de la justice. Nous avons énormément fait pour cela et nous allons continuer à agir résolument dans ce sens."
Une position claire que le chef de l'Etat veut distinguer de tout déchaînement : "La justice ne se fait pas dans les médias." Emmanuel Macron doit aussi se dégager du malaise du gouvernement avec notamment le rôle de Marlène Schiappa. La ministre avait affiché tout son soutien à Nicolas Hulot lorsqu'il avait été une première fois accusé par l'enquête du magazine L'Ebdo en 2018, alors qu'elle était en charge de l'Égalité entre les femmes et les hommes. Trois ans plus tard, les témoignages discréditant l'ancien ministre s'accumulent et la position de celle qui est aujourd'hui en charge de la Citoyenneté est fortement critiquée. Sur le plateau de LCI le 1er décembre, elle s'était offusquée qu'on lui demande des comptes alors qu'elle pensait ne pas à avoir à débattre de ce sujet : "Nicolas Hulot pour des faits qui se sont produits 30 ans avant que je le connaisse [...] C'est moi que l'on vient chercher ? Mais c'est une plaisanterie."
Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a mis l'accent sur le fait que le dossier Hulot d'aujourd'hui n'est pas celui de 2018, devant les caméras de BFMTV : " Il y a des témoignages supplémentaires qui s'ajoutent, qui n'étaient pas connus à l'époque." Sur Europe 1, le député Gilles Boyer, ancien conseiller d'Edouard Philippe - à l'époque Premier ministre quand l'homme du scandale était au gouvernement - a déclaré : "Au moment où l'affaire est sortie, Nicolas Hulot nous a fait part de sa position, nous a dit que les accusations ne reposaient sur rien, et à l'époque, nous n'avions aucun moyen de confronter cette version avec celle de la personne qui témoignait, mais était anonyme. (...) On ne savait rien." Maintenant que le présentateur d'Ushuaïa est dans la tourmente, il semble plus aisé de critiquer : "Hulot a été un boulet quand il était ministre. Il l'est encore aujourd'hui. Ça a été la pire erreur de casting de ce quinquennat", a déclaré au Parisien un ministre de poids.
Le vent tourne pour Nicolas Hulot, qui passe d'icône populaire de l'Environnement à prédateur sexuel, à l'image de son ami Patrick Poivre d'Arvor. La parole se libère et la fille d'une ancienne ministre de Lionel Jospin ose désormais parler. De son côté, Nicolas Hulot s'est retiré de la vie publique et a nié toutes les accusations la veille de la diffusion d'Envoyé spécial. Au moins six femmes, dont une mineure à l'époque, le mettent en cause sur des faits prescrits par la justice. Le Parquet de Paris a décidé d'ouvrir une enquête. Une investigation poussée par le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti qui veut distinguer la justice avec J majuscule et le tribunal médiatique. "Parfois médiatiquement on va vite. Le temps médiatique n'est pas celui de la justice", a déclaré le garde des Sceaux dans C politique.
Nicolas Hulot reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés.