Etre une grande championne, c'est aussi savoir renoncer et connaître ses priorités. Accusée d'être "immorale" et évincée le mois dernier d'un groupe catholique polonais auquel elle prêtait son image (campagne "je n'ai pas peur de Jesus") pour avoir posé intégralement nue dans le hors série "Body" de ESPN The Magazine, Agnieszka Radwanska vient de prouver qu'elle a quand même certaines valeurs.
Solide 4e mondiale à la WTA, grâce notamment à ses quarts de finale cette année à l'Open d'Australie et Roland-Garros ainsi que sa demi-finale à Wimbledon (où elle était finaliste en 2012), Agnieszka Radwanska a quitté précipitamment jeudi le tournoi de Cincinnati en raison d'un décès survenu dans sa famille.
Laissant le champ libre vers le dernier carré à sa grande rivale Li Na, qui la talonne au classement mondial et l'avait stoppée à Melbourne lors du premier Grand Chelem de la saison (Agnieszka avait pris sa revanche à Wimbledon), la tenniswoman polonaise de 24 ans a préféré rentrer auprès des siens pour les funérailles de son grand-père, comme elle s'en est expliquée sur son site Internet officiel : "J'ai le grand regret de devoir me retirer du tournoi. Malheureusement, mon grand-père s'est éteint dimanche dernier. Les obsèques auront lieu samedi, et il faut que j'y sois. Je suis déçue de ne pas continuer le tournoi, surtout ma bonne forme de cette semaine. La décision a été difficile, mais je dois rentrer chez moi et être auprès de ma famille", a écrit la joueuse de 24 ans dans les moments qui ont suivi sa victoire expéditive sur la Russe Elena Vesnina, 6-0, 6-2 en 51 minutes. Un succès éclatant qui ne laissait pas présager la moindre ombre au tableau.
Reste à espérer pour Radwanska, qui était porte-drapeau de la Pologne aux JO de Londres 2012 (hélas éliminée dès le premier tour du tournoi olympique) et s'est vu décerner cette année la Croix d'or du mérite polonais par le président Bronislaw Komorowski, qu'elle ne connaitra pas de passage à vide durant son deuil, comme avait pu l'endurer en 2012 Novak Djokovic après avoir perdu son grand-père.