C'est l'une des figures de l'"esprit Canal". À l'origine d'émissions cultes comme Nulle part ailleurs ou Groland et ancien directeur des programmes, Alain de Greef s'apprête à fêter les 30 ans de sa chaîne de coeur, le 4 novembre prochain. Un anniversaire forcément important pour l'ancien acolyte de Pierre Lescure même s'il est éloigné du petit écran depuis le début des années 2000, notamment à cause de la maladie...
Des maladies "diverses et variées"
Cheveux courts, traits creusés... C'est le nouveau visage d'Alain de Greef que l'on aperçoit à chacune des rares apparitions médiatiques de l'ex-numéro 2 de Canal+ à la longue chevelure brune. Il faut dire qu'il connaît quelques ennuis de santé depuis plusieurs années. "Je vis au rythme de mes maladies diverses et variées, vient-il de confier pudiquement à Satellifax. J'ai été opéré d'un cancer de la mâchoire", poursuit l'ex-directeur des programmes (1986-1994) puis directeur général chargé des programmes (jusqu'en décembre 2000) sans s'épancher.
Résultat, le stress de travailler dans les coulisses du petit écran n'est plus qu'un souvenir pour Alain de Greef (67 ans), vu avec le visage très marqué aux obsèques de son ami Gilles Verlant en début d'année. Les priorités de cet autoproclamé "anarchiste mondain" se trouvent désormais dans une autre forme d'art. "J'ai recentré ma vie autour du jazz et des arts plastiques. Je me suis retranché dans les murs de la musique et le silence des musées", explique le symbole du Canal+ iconoclaste des années 90 qui a quitté la chaîne au moment du rachat par le Vivendi de Jean-Marie Messier.
Obligé d'arrêter de boire
Il faut dire que si Alain de Greef - n'ayons pas peur des mots - a révolutionné la télévision des années 90 avec ses compères, l'homme maîtrisait aussi l'art de la fête. Pas du genre à consommer l'alcool avec modération - les Guignols s'en sont souvent donné à coeur joie - il avait notamment souffert d'une pancréatite qui avait commencé à le transformer en 1998. "Il a eu mal, il a eu peur", confiait Pierre Lescure à Libération après coup sur son ami obligé d'arrêter de boire. Ce qu'avait réussi à faire l'ex-numéro 2 de Canal+, se disant doté d'une "une force psychologique inébranlable". Un atout qui lui permet encore, on l'espère, de vaincre encore aujourd'hui ces maladies "diverses et variées".