Elle ne pensait pas à mal. Quelques heures après l'annonce comme quoi Roman Polanski renonçait à prendre la présidence des César du Cinéma 2017, Anouchka Delon avait tenté l'humour. "Il est LÀ le président des Césars ? Ave lui !", avait-elle écrit en légende d'une photo de son père Alain Delon posant en César dans Astérix et les Jeux Olympiques. Une suggestion dont son papa se serait bien passé...
"Non, non, non Il faut qu'elle arrête, a déclaré le légendaire acteur français au Figaro. Je n'irai pas. Et si je dois mettre les pieds dans le plat. Eh bien, je les mets." Pas question pour Alain Delon d'aller aux César et de remplacer Roman Polanski si l'Académie le lui propose. Non pas parce que le poste ne l'intéresse pas, mais parce que l'acteur de La Piscine refuserait un rôle proposé d'abord au réalisateur franco-polonais. Interrogé par Le Figaro, le comédien de 81 ans répond ainsi cash à la polémique. "Si on me demandait de présider les César à sa place, je n'irais pas, en solidarité avec Polanski. Chaque fois qu'il va traverser la rue, on va lui parler de 1970 ?", tonne-t-il en référence à cette affaire qui remonte précisément à 1977, aux Etats-Unis, selon laquelle Roman Polanski est accusé du viol d'une adolescente de 13 ans. Poursuivi depuis par la justice du pays de l'Oncle Sam, le réalisateur du Pianiste avait fui et annihilé toute tentative d'extradition.
Quarante plus tard, le scandale resurgit avec fracas lorsque l'Académie lui propose d'être le président de la 42e cérémonie des César. Pour nombre d'observateurs et d'associations féministe, cette désignation est "un pied de nez indigne fait aux nombreuses victimes de viols et d'agressions sexuelles". "Meurtri par la polémique", le réalisateur de Rosemary's Baby a décliné.
"Foutez la paix à Polanski!", a conclu de son côté Alain Delon, ulcéré contre les médias, les associations qui "n'en finissent pas de traquer" le cinéaste de 84 ans.