Comment trouver sa place quand on est le petit dernier des enfants d'Alain Delon, monstre sacré du cinéma français. Les choses n'ont pas été simples pour Alain-Fabien, 24 ans. Il a souvent évoqué son enfance tumultueuse, n'a pas échappé aux frasques d'enfant de stars et tente de faire carrière dans le milieu artistique. Mais aujourd'hui, c'est un jeune homme apaisé qui s'exprime dans les médias, défendant son premier roman, De la race des seigneurs. Alors quand il parle de sa famille, c'est toujours avec sincérité, mais avec davantage de recul et de sérénité. Dans Point de vue, le jeune homme a évoqué son demi-frère, Anthony Delon, qui l'inspire en tant que figure paternelle, mais il a également parlé de sa soeur, Anouchka.
Avec l'ancien mannequin néerlandais Rosalie Van Breemen, Alain Delon a eu deux enfants, d'abord Anouchka, née en 1990, puis Alain-Fabien Delon, né quatre ans et demi plus tard. Aujourd'hui, ils ont tous deux choisi la voie de la comédie : le théâtre pour mademoiselle, le cinéma pour monsieur qui a eu le plaisir de jouer dans Une jeunesse dorée d'Eva Ionesco. C'est en parlant de ses premiers pas sur grand écran et de la réaction d'Alain Delon qu'il révèle la place que sa soeur a, pour leur illustre père, en tant que comédienne : "Je lui avais confié mes doutes à propos des Rencontres d'après-minuit, il m'a dit que ce n'était pas grave, qu'il m'avait trouvé bien dedans. Hormis cela, on n'en parle pas souvent. À ses yeux, j'ai l'impression que la relève est plus incarnée par ma soeur." En ce moment, le frère et la soeur ne se parlent pas beaucoup, car la jolie brune est très prise par ses projets de cinéma et de théâtre : "Elle voudrait adapter le film Breakfast Club de John Hugues pour les planches et s'occupe de la société de mon père, Adid, Alain Delon International Distribution."
Un peu plus tôt cette année, Anouchka se confiait dans Paris Match à propos de sa relation avec ses frères : "On peut ne pas se parler pendant longtemps. Ça n'empêche que, quand on se retrouve, on passe de très bons moments. Les hommes de ma famille sont très complexes, ensemble et séparément. Il y a beaucoup d'ego et ça me bouffe. Se voir tous ensemble... ça m'épuise. Mieux vaut que chacun se voie séparément."
Père et fille se sont donné la réplique sur les planches dans Une journée ordinaire et Alain Delon n'avait pas tari d'éloges à propos d'Anouchka. Elle était à ses côtés également à Cannes sur les marches du Palais des festivals en 2010. Ce qui ne l'empêche pas d'être très exigeant avec elle, comme l'explique Alain-Fabien dans Point de vue : "Quand elle a annoncé qu'elle voulait suivre le cours Simon, cela l'a mis hors de lui. Elle a dû négocier pendant huit mois. Selon lui, sa fille n'avait pas besoin de prendre des cours, être acteur était une question d'instinct." Dans quelque temps, peut-être que père et fils partageront l'affiche d'un long métrage ensemble. Le temps répare les blessures et le cinéma pourrait leur permettre de renouer des liens compliqués.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Point de vue du 13 février 2019