"Je ne me débarrasse pas, je ne 'destocke' pas la collection", avait soutenu le prince Albert de Monaco devant les caméras de Monaco Info, mi-juillet, à propos de la vente aux enchères d'une partie de la collection de voitures historiques constituée - au fil de trois décades depuis la première acquisition (une De Dion Bouton de 1903) - et léguée par feu son père le prince Rainier III. Il n'en reste pas moins que ces précieuses reliques de l'histoire de l'automobile et de l'histoire du Rocher ont fait plus d'un heureux en changeant de propriétaire.
Administrée par la maison Artcurial Motorcars jeudi 26 juillet 2012, la vente aux enchères d'une quarantaine de véhicules, qui pour la plupart dormaient dans la réserve du musée aménagé pour la "Monaco Top Cars Collection" sur les terrasses de Fontvieille, a rencontré un franc succès : les 38 voitures anciennes concernées (sur les 142 que compte la collection ), proposées sans prix de réserve et cédées avec les documents administratifs monégasques au nom de S.A.S. le prince de Monaco, ont rapporté au total 1,18 millions d'euros. Une vraie fortune, que le prince Albert avait dit vouloir investir dans le renouvellement de la collection.
Nombre de lots ont vu les collectionneurs batailler et les offres flamber, surpassant largement les estimations, à l'image d'une Mercedes Benz 500 de 1983, dernière voiture du prince Rainier, adjugée 117 500 euros (frais compris) au terme d'une joute téléphonique entre une vingtaine de prétendants, quand elle était estimée entre 15 000 et 20 000 euros. L'AFP rapporte encore que le lot 29, une Panhard & Levassor X19 Roadster de 1913 estimée entre 25 000 et 35 000 euros, est partie à 81 300 euros. Dans les autres "top ventes", une Bentley S1 Berline de 1956 estimée dans la même fourchette a atteint 58 800 euros. Un véhicule militaire - un Dodge 4x4 Command car de 1942 - s'est vendu au même prix, soit le double de son estimation.
S'expliquant sur sa volonté de réaliser cette vente, le prince Albert de Monaco, 54 ans, s'était voulu rassurant, affirmant avec une émotion palpable que les voitures très attachées à l'histoire du Rocher et à celle de sa famille ne seraient pas vendues, comme la Floride vert bornéo de la princesse Grace, offerte par Renault en 1959, ou la Sunbeam de 1955 très "cinématographique" récemment acquise : "C'est un renouvellement, une amélioration et une façon de faire vivre cette collection de façon plus significative, avait expliqué le souverain monégasque. Je ne me débarrasse pas, je ne 'destocke' pas la collection. Nous avions beaucoup de voitures, même trop pour cet espace, puisqu'il y en avait qui étaient souvent mises en réserve. (...) Je crois qu'il était temps de renouveler cette collection, de permettre à des collectionneurs d'avoir accès à certains modèles intéressants, mais avec lesquels il y a moins de liens affectifs, relationnels ou fusionnels. Alors que d'autres modèles, qui vont rester et font partie du coeur de cette collection, pour des raisons historiques, de représentativité d'une certaine époque, de relation familiale proche, vont être conservés. Cette vente va nous permettre d'acquérir d'autres modèles peut-être aussi intéressants ou qui représentent quelque chose pour la principauté ou pour ma famille. Par exemple, en février dernier, j'ai pu acquérir une Sunbeam de 1955 qui est identique à celle que l'on peut voir dans le film La Main au collet, qui fait partie de la cinématographie de ma mère."
Le prince Albert de Monaco, avec la princesse Charlene, est à Londres depuis le début de la semaine pour les Jeux olympiques d'été et le 124e congrès du CIO, dont il est membre depuis 1985.