Angelina Jolie, ambassadeur de bonne volonté du Haut-Commissariat de l'ONU pour l'Agence des réfugiés (HCR), a rencontré jeudi 17 mars des réfugiés syriens à Lesbos en Grèce, la principale porte d'entrée en Europe des migrants en provenance des côtes turques toutes proches.
Elle a assisté à Mytilène à la réunion hebdomadaire sur la coordination de l'aide à apporter aux quelque 4 800 migrants actuellement présents à Lesbos dans l'espoir de pouvoir poursuivre leur périple vers la Grèce continentale et l'Europe du Nord.
Depuis près de deux semaines cependant, les migrants ne peuvent plus du tout sortir de Grèce, la frontière avec la Macédoine, au nord, étant désormais hermétiquement fermée. Quelque 45 000 personnes sont ainsi bloquées sur le territoire grec.
L'actrice s'est ensuite rendue dans le centre d'enregistrement de Moria. Elle y a observé le processus d'enregistrement des nouveaux arrivés, et a rencontré des familles de réfugiés syriens, accueillie aux cris d'"Angelina !" poussés par des migrants ravis de cette visite-surprise. Sa venue ne laisse pas indifférent et une foule s'est amassée autour d'elle. Tel un bouclier humain, elle s'est interposée devant les enfants présents pour qu'ils ne se fassent pas écraser par les médias et les autres personnes agglutinées autour d'elle.
La veille, l'actrice et réalisatrice avait visité le camp improvisé du Pirée, le grand port près d'Athènes, où vivent actuellement plus de 4000 personnes, puis un autre à Eleonas, dans la capitale grecque, où les migrants sont hébergés dans des conteneurs, avant de rencontrer le Premier ministre Alexis Tsipras.
Dans un communiqué du HCR, elle a fait savoir que le but de son déplacement était de contribuer à accélérer la mise en place de "moyens pour faire face à cette crise humanitaire qui est en train de s'aggraver". Peu avant au Liban, visitant d'autres camps de réfugiés à l'occasion du cinquième anniversaire du début du conflit syrien, l'actrice avait appelé à ne pas "laisser la peur prendre le dessus" : "Avoir des lois et des accords internationaux sert précisément à éviter la tentation de les enfreindre en ces temps de pression. Nous ne pouvons gérer le monde à travers l'aide humanitaire, à la place de la diplomatie et des solutions politiques", explique l'actrice, réalisatrice et citoyenne du monde engagée. Elle demande ainsi à la communauté internationale d'agir sur les causes profondes de la crise des réfugiés.
L'implication forte de la part de la star hollywoodienne, épouse de Brad Pitt et mère de six enfants (Maddox, Pax, Zahara, Shiloh, Knox et Vivienne) ne fait cependant pas l'unanimité. La presse locale a critiqué ce qu'elle voit comme un 'coup de com', rapporte le site de Courrier International. Les quotidiens grecs To Ethnos, Efimerida, l'hebdomadaire satirique To Pontiki ou encore le quotidien conservateur I Kathimerini se sont agacés de l'attention portée à la star, allant jusqu'à propos que monsieur Pitt et elle donnent des sous pour effacer la dette grecque.