Ils se sont mis d'accord ! Après 27 jours de réunions étalés sur quatre mois, les 184 citoyens tirés au sort, venus de tous horizons, ont rendu leur verdict dimanche 2 avril sur la fin de vie. Et c'est un verdict quasi-unanime (92% pour, 3% contre et 5% abstention) qui a été dévoilé et qui appelle le gouvernement à réaliser "des changements profonds" pour permettre un meilleur accompagnement des patients en fin de vie. Le rapport est également favorable à une forme d'aide active à mourir (AAM) en France. Le président de la République, Emmanuel Macron, doit désormais recevoir ce lundi les membres de la convention citoyenne pour "tracer la suite" du processus.
Il s'agit alors forcément d'un sujet important, notamment pour Apolline de Malherbe qui en a discuté dans Face à Face sur BFMTV et RMC avec son invité, le ministre de la Santé François Braun. Mais plus que de saluer l'issue des votes, la journaliste a davantage regretté le retard que la France a pris sur le sujet et que la fin de vie fasse même toujours débat. "On est quand même un peu sidérés de se dire que ce n'est toujours pas le cas. Enfin, la loi Claeys-Leonetti (votée en 2016 qui ouvrait de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie, ndlr) devait permettre l'accès non seulement aux soins mais aussi l'aménagement de la douleur. Que les Français qui sont en extrême souffrance n'aient pas systématiquement accès aux soins palliatifs, alors qu'on sait faire, en France on sait soulager la douleur. C'est quand même sidérant !", a-t-elle exprimé à François Braun.
"C'est sidérant, c'est ce qu'il faut corriger bien entendu", a-t-il reconnu. "Mais, on avait pas besoin d'une convention avec 184 citoyens pour le savoir !", l'a-t-elle alors interrompu. Et pour le ministre de défendre cette convention : "Non mais c'est bien que ça insiste là-dessus, qu'on ait des témoins, c'est un mode démocratique. Nous avons une convention citoyenne sur un sujet de société majeur qui s'est tenue de façon remarquable avec des débats de haut niveau. Cela a abouti à une réflexion qui entre dans la réflexion globale sur ce sujet".