Un film en préparation pour 2026 inspiré de son célèbre spectacle Le Mystérieux Voyage de Marie-Rose ; une tournée intitulée Sur la route enchantée, qui va se poursuivre jusqu'à la fin de l'année ; il y a quelques semaines, une participation à la célèbre émission Mask Singer sur TF1, dans laquelle elle a hélas vite été trahie par sa voix sous son costume de Pop Corn... Il est des octogénaires à l'agenda moins rempli. Mais qu'est-ce qui fait encore courir Chantal Goya qui fête ses 82 ans ce lundi 10 juin ? La passion, assurément. Mais ce n'est peut-être pas la seule raison qui la pousse encore à travailler autant. Faut-il voir dans cette frénésie productive la conséquence d'un mal qui a poursuivi la chanteuse toute sa vie ?
Chantal Goya, malgré sa notoriété, malgré ses succès, a toujours eu des problèmes d'argent. Elle les a évoqués la première fois il y a 10 ans, dans le Parisien Magazine mais ils étaient bien antérieurs. "Le matin, dès le réveil, j'attaque les problèmes, expliquait-elle à nos confrères, je règle tout, banques, factures, huissiers - j'ai connu, eh oui, dans le passé ! - et hop, poliment et fermement, je propose : 'Comment peut-on arranger cela ?'". "En général, poursuivait-elle, l'interlocuteur apprécie. Ensuite je m'engage à respecter l'échéancier arrêté." La confession laisse peu de doute sur l'identité des interlocuteurs : des créanciers...
Quelques années encore auparavant, en octobre 2007, l'information avait fait grand bruit : La chanteuse et son mari, Jean-Jacques Debout, avec qui elle fait désormais chambre à part, avaient été condamnés par le tribunal correctionnel de Paris à 18 mois de prison avec sursis et 20.000 euros d'amende chacun pour fraude fiscale. La justice leur reprochait de ne pas s'être acquittés d'un impôt d'environ 253.000 euros au cours de l'année 2000. Ce n'était pas la première fois. Le couple avait aussi eu des problèmes avec l'administration fiscale en 1985, 1988, 1989, 1994 et 1995. "Ce n'est pas parce qu'on a un passé fiscal qu'on ne peut plus faire d'erreurs", s'étaient défendus les prévenus. Et des erreurs, dans le passé il y en a eu...
La dégringolade a commencé dans les années 80, coïncidant avec un moment fort de la carrière de Chantal Goya : son passage au Jeu de la Vérité, de Patrick Sabatier, qui avait sérieusement écorné son image lisse de chanteuse pour enfant. S'en était suivi un long passage à vide et de sérieuses déconvenues, notamment ce revers aux Etats-Unis où celle qui est désormais grand-mère, devait exporter au Radio City Hall de New York son spectacle Marie-Rose. Un contrat de 5 ans était en discussion. Il n'a jamais été signé.
Jean-Jacques Debout avait ensuite fait une folie pour sa femme : il lui avait offert à la fin des années 80 un château à Saint-Loup-sur-Thouet, dans les Deux Sèvres. Projet : en faire un lieu de spectacle. Il tombera lui aussi à l'eau. La propriété sera revendue en 1990. Conséquences : de graves difficultés financières qui n'ont jamais été surmontées.
Fin 2019, une nouvelle tempête s'abat sur Chantal Goya et son mari, lequel avait frôlé la mort peu auparavant... Leur nom apparaît dans une enquête sur le Crédit municipal social et solidaire de Bordeaux, anciennement nommé le Mont de Piété, auprès duquel ils auraient contracté un prêt de 2,2 millions d'euros. Pour l'obtenir, les deux artistes auraient fourni à l'établissement des justificatifs de droits d'auteurs datant de 2016. Soucis, leur endettement n'aurait pas été pris en compte. Or, à l'époque, selon Sud Ouest qui avait sorti l'histoire, Chantal Goya était déjà fichée à la banque de France, privée du droit d'émettre des chèques et de contracter un prêt. En résumé, elle était interdite bancaire.
"Oui, ce prêt existe. Mais Chantal Goya et son mari ne sont pas au coeur d'une enquête judiciaire. Il n'y a aucune enquête ouverte par le parquet les concernant" explique alors leur avocat en précisant que ce prêt a "essentiellement servi à envoyer un gros chèque à Bercy" et qu'il a été contracté "avec un taux d'intérêt élevé". Des sommes importantes sont versées tous les trimestres au titre de ces intérêts, avait ajouté leur défenseur.
Est-ce parce qu'ils étaient pris à la gorge par ces remboursements qu'ils doivent affronter un nouveau coup dur pendant la crise du Covid ? Pas impossible... En novembre 2020, la chanteuse explique à France Dimanche qu'elle et son mari sont obligés de quitter leur appartement du 9ème arrondissement au coeur de Pigalle dans lequel ils vivaient depuis de très longues années en raison de "surloyers à payer". "On devait avoir un autre appartement dans le 6ème arrondissement mais ça ne s'est finalement pas fait", détaille Chantal Goya auprès de nos confères en racontant que ce nouveau revers les a forcés à déménager à la hâte au coeur de l'été, aidés par des amis, pour aller vivre chez leur fille Clarisse à Versailles.
À cette époque, la chanteuse, qui a même connu la malchance d'être dépouillée dans une église alors qu'elle priait, est évidemment en théorie à la retraite depuis de longues années. Mais encore faudrait-il qu'elle en touche une ? En avril 2023, invitée du podcast, LA série, de Laurent Argelier, Chantal Goya s'était épanchée sur ses problèmes d'argent. "Il n'y en a jamais dans ma poche. Dès que ça rentre, ça repart aussi vite", confiait-elle en notant que l'argent n'était pas son maître. Lors de cet entretien elle avait aussi lâché cette phrase : "Je pourrais me plaindre, parce que je n'ai pas de retraite (...) On ne cotisait pas à l'époque, ça n'existait pas." En réalité, il est possible qu'elle ait un peu noirci le tableau car en 2017, dans les colonnes de la Voix du Nord, elle avait dit percevoir une pension de 565 euros par mois. Une petit somme qui explique peut-être le fait qu'à 82 ans, Chantal Goya au-delà de la passion, soit encore en train de jouer sur les routes... ou à transpirer sous des masques.