![Beatrice Borromeo et Pierre Casiraghi lors de la soirée des "Franca Sozzani Awards" au 74e Festival International du Film de Venise, le 1er septembre 2017.](https://static1.purepeople.com/articles/2/25/37/92/@/3576628-beatrice-borromeo-et-pierre-casiraghi-lo-580x0-3.jpg)
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En février 2017, Beatrice Borromeo, alors enceinte de plus de huit mois, se réjouissait d'arriver au terme... de son nouveau documentaire coup de poing, Bambini Mai, évoquant dans un de ses rares tweets la "dernière semaine de montage". "Après neufs longs mois", glissait-elle d'ailleurs, non sans malice.
Quelques jours plus tard, elle donnait naissance à Stefano Ercole Carlo Casiraghi, son premier enfant avec Pierre Casiraghi : "J'ai fini le montage deux jours avant d'accoucher", vient-elle de signaler dans un entretien avec le grand quotidien italien Corriere della sera. J'ai obligé ma monteuse, Cristina Flamini, à vivre à Monaco pendant deux mois et demi sans jamais sortir boire un verre de vin !" Un long travail qu'elle a mené tout au long de sa grossesse, laquelle s'est elle-même achevée sur... un long travail : son accouchement, naturel, a en effet duré "vingt-trois heures", de son propre aveu ! Le plus beau jour de sa vie, ce 28 février 2017 ? "Difficile à dire quand tu as souffert comme un chien. Mais c'est comme ça", concède-t-elle tout en en gardant le souvenir d'une "très belle expérience... après l'épidurale". Et puis, l'avantage, c'est que "tous [s]es amis de Milan et les membres de [s]a famille ont pu arriver à temps" pour la naissance : "la salle d'accouchement était plutôt bondée", ajoute-t-elle tout en félicitant les équipes médicales qui se sont occupées d'elle.
Son époux Pierre Casiraghi se trouvait-il dans cette foule de curieux ? "Je ne parle pas de lui sinon vous allez le mettre en titre", élude la belle Italienne, qui, en journaliste chevronnée (même si elle a cessé de travailler pour Il Fatto Quotidiano, journal dont elle avait intégré la rédaction à sa création en 2009), se met sur la défensive. "C'est tellement difficile de garder des choses pour moi, dans ma position (...) Et puis je pense qu'en racontant, il y a une forme d'autopromotion. C'est toujours plus dur de fixer une limite, la barre est trop haut, les gens s'attendent à ce que tu racontes tout", se justifie-t-elle. Avant d'avouer laconiquement, ayant reçu la promesse de son interlocutrice qu'elle ne ferait pas ses gros titres sur le fils de la princesse Caroline de Hanovre, qu'il était bel et bien là pour la naissance de son garçon.
La journaliste en question, Elvira Serra, a tenu parole et a parfaitement fait le lien entre la situation de jeune maman de Beatrice Borromeo et le motif de leur entrevue, à savoir la diffusion sur Sky Atlantic HD dimanche 1er octobre 2017 de Bambini Mai ("Jamais enfants") : "Je raconte les enfants de Caivano en pensant au mien", la cite-t-elle en titre.
Quel avenir aurait mon fils s'il était né là ?
Après sa périlleuse enquête (Mamma Mafia) en immersion au sein de la mafia calabraise ('Ndrangheta) et auprès de ses figures féminines, et après avoir recueilli en décembre 2016 pour Il Fatto Quotidiano le témoignage d'une jeune femme de 16 ans violée, battue et terrorisée par une figure de la mafia napolitaine, Genny Carra ("c'est le reportage dont je suis le plus fière, il a ensuite été arrêté", se félicite-t-elle), Beatrice Borromeo a continué à documenter ce sujet : sur une idée de Mia Benedetta, elle est allée rencontrer des enfants qui vivent et grandissent au sein du milieu mafieux, s'intéressant en particulier aux efforts du principal d'une école de Caivano, Eugenia Carfora. Un nouveau reportage courageux, qu'elle a d'ailleurs eu l'opportunité de présenter tout récemment aux premières dames à New York à l'occasion de l'assemblée des Nations unies.
Courageux... et dur : "J'ai vu de mes propres yeux qu'à moins de 100 kilomètres de Rome vivent des enfants qui ne peuvent pas se permettre d'être des enfants. Il fallait que je raconte cela." Ce qui est passé par des moments douloureux, notamment la rencontre d'enfants maltraités : "C'est comme s'il y avait à Caivano plusieurs cercles de Dante et nous les avons tous traversés : pédophilie, camorra, drogue. Le jour où j'ai dû donner un mouchoir à un toxico qui avait encore la seringue dans le bras, j'ai pris la douche la plus longue de ma vie : je voulais faire partir un sentiment, un monde."
Enceinte lors de ses investigations et maman au moment de cette interview, Beatrice Borromeo n'a pas pu s'empêcher de penser à son bébé : "Je me suis demandé quel avenir aurait mon fils s'il était né là, médite-t-elle. J'espère qu'il aura ses propres rêves. Je lui donnerai toutes les clés, mais ce sera à lui de choisir. Je l'aiderai à devenir celui qu'il veut être, mais toujours dans le respect des autres. Tant mon mari que moi-même, nous partageons l'idée que notre fils est différent de nous. Même si Pierre va essayer de lui faire faire de la voile [le fils de la princesse Caroline est skipper du bateau Malizia en GC32, NDLR] ou du combat médiéval, je le sais déjà... Mais quoi qu'il choisisse, je voudrais qu'il trouve un moyen d'avoir un impact positif sur le monde."
Plus personne dans ma famille ne peut me faire souffrir
Le petit Stefano peut déjà se réjouir d'avoir un impact positif sur sa famille, en particulier sur les rapports entre Beatrice et sa propre mère, Paola Marzotto, avec laquelle elle a entretenu par le passé des rapports compliqués : "Elle est très attachée à mon fils et tient à le voir autant que possible. J'ai désormais mis de côté tous les ressentiments que j'avais étant plus jeune, j'ai fait la paix, je sais maintenant que les personnes sont comme elles sont. Il n'y a plus personne dans ma famille, y compris ma mère, qui puisse me faire souffrir", dit avec aplomb l'épouse de Pierre Casiraghi. Quant à son père, le comte Carlo Borromeo, elle échange avec lui "quasiment tous les jours" : "C'est l'incarnation de l'affection, il est tendre. Il est du genre à te dire qu'il t'aime, que tu es exceptionnelle, que tu fais les choses comme personne", loue-t-elle à propos de celui qu'elle surnomme "Paps".
Il manque toutefois quelqu'un, une personne que Beatrice aurait tant aimé que Stefano connaisse : sa grand-mère, Marta Marzotto, dont elle était très proche et qui est morte en juillet 2016. "Elle a laissé un vide très étrange, elle remplissait la vie des autres. Elle s'est éteinte alors que j'étais enceinte de deux mois. Et ça n'a pas été le seul deuil. Au huitième mois de grossesse, c'est arrivé à Franca [Sozzani, la rédactrice en chef emblématique du Vogue italien, décédée le 22 décembre 2016, NDLR] : toutes deux auraient été avec moi dans la salle d'accouchement. Il y a certaines douleurs qu'il faut vivre pour pouvoir les surmonter. Mais dans ces moments-là, j'ai réalisé pour la première fois ce que veut dire être mère et te mettre au second plan : j'y ai mis toutes mes forces pour que l'enfant n'en souffre pas."
GJ