Bientôt 30 ans après y avoir tourné 37°2 le matin, sulfureusement révélée, adolescente, sous la direction de Jean-Jacques Beineix, et quelques semaines après y être revenue avec Jean-Pierre Mocky, pour les besoins de son film Le Renard Jaune (avec Michael Lonsdale, Richard Bohringer et Jean-François Stévenin), c'est à Gruissan, pittoresque station balnéaire de l'Aude, que Béatrice Dalle a passé les fêtes, avec son mari, installés depuis un mois sur la plage des chalets. Et ça s'est plutôt mal passé, comme le rapporte le quotidien régional Midi Libre...
Dimanche dernier, le 23 décembre, soit quatre jours après le 48e anniversaire de la comédienne et douze jours avant leur 7e anniversaire de mariage, Guénaël Méziani, que Béatrice Dalle avait épousé en janvier 2005 à la prison de Brest où il purgeait une peine de 12 ans de réclusion pour viol et séquestration, était l'auteur d'une sortie de route sans gravité dans la région, à Lézignan-Corbières, conduisant sous l'emprise de l'alcool (0,64 mg par litre d'air expiré), de retour d'une fête d'anniversaire. La gendarmerie est prévenue, et, sur place, constate non seulement que l'individu a bu, mais découvre aussi que cet homme de 38 ans au casier judiciaire fourni (12 condamnations, de la cession de chien d'attaque à l'usage de stups, en passant par des violences aggravées) "n'a pas respecté toutes les étapes de son suivi sociojudiciaire". Arrêté, Guénaël Méziani passera donc la nuit de Noël et les suivantes en détention, jusqu'à sa comparution immédiate jeudi.
L'homme, de dix ans le cadet de l'actrice, risque gros puisqu'il se trouve toujours en période probatoire suite à une précédente condamnation cette année : en avril 2012, il écopait en effet de huit mois de prison dont sept avec sursis assortis d'une mise à l'épreuve pour des faits de violence conjugale aggravée commis - déjà en état d'ébriété - sur son épouse Béatrice Dalle. C'est pourtant bien elle qui l'a, une nouvelle fois, tiré de l'ornière alors que son cas était étudié jeudi après-midi par le tribunal correctionnel de Narbonne, mettant sa parole en gage pour obtenir sa libération dans l'attente de son procès, le 15 janvier 2013. Absente de l'audience, Béatrice Dalle, dont le nom n'a jamais été prononcé, a fait produire une lettre dans laquelle elle affirmait notamment "je m'engage à apporter à mon époux une stabilité et un équilibre familial" pour garantir la présentation de son mari à son procès, et en objection aux craintes de récidive de la justice, qui avaient poussé le procureur de la République de Narbonne, David Charmatz, à requérir le maintien en détention. "J'espère que M. Méziani saura tenir compte du jugement très favorable du tribunal", a souligné le magistrat après la libération du prévenu, rappelant également qu'il risquait la révocation de sa peine d'emprisonnement avec sursis.
"Cela fait trois mois que nous nous sommes engagés l'un envers l'autre à ne plus juste être deux personnes liées par un amour passionnel et désorienté (...) Voilà trois mois que nous avons trouvé notre direction."
Durant sa détention, Guénaël Méziani avait demandé à la cour un délai pour préparer sa défense. Requête acceptée. Restait la question de sa remise en liberté d'ici à la date du procès, demande plaidée par l'avocat commis d'office à sa défense, Me Pierre Ortet. Celui-ci a signalé que le prévenu "vit avec son épouse" ("avec laquelle il est précisément en train de reconstruire une nouvelle histoire" complète Midi Libre en s'appuyant sur l'émouvante lettre de celle-ci), tandis que le principal intéressé prend lui aussi la parole pour s'engager à se présenter devant la justice. Mais il semble bien que ce soient les mots de Béatrice Dalle qui aient infléchi la cour. Midi Libre reproduit l'intégralité de la lettre de celle qui est présentée comme "Mme Méziani" : "Je m'engage à l'épauler dans ses diverses démarches, afin qu'il honore ses obligations et je m'engage surtout à m'investir pleinement, afin de lui apporter une stabilité et un équilibre familial. Cela fait trois mois que nous nous sommes engagés l'un envers l'autre à ne plus juste être deux personnes liées par un amour passionnel et désorienté, mais un couple qui désire vivre les mêmes choses et surtout les vivre ensemble. Voilà trois mois que nous avons trouvé notre direction."
Fou de joie à l'annonce de sa remise en liberté, placé sous contrôle judiciaire, Guénaël Méziani devra d'ici à son procès le 15 janvier pointer au commissariat du 4e arrondissement de Paris à plusieurs reprises, dont notamment le 3 janvier, anniversaire de son mariage avec Béatrice Dalle, comme lui-même l'a remarqué au cours de l'audience.