À l'occasion de la sortie du film Le Grand Soir, le magazine Télérama consacre sa couverture à Benoît Poelvoorde, car, écrivent nos confrères, "il y a toujours une bonne raison de rencontrer Benoît Poelvoorde... Aura-t-on jamais fait le tour d'un tel phénomène ?" Dans Le Grand Soir, l'acteur belge incarne un punk qui vivote dans une zone commerciale. Poelvoorde confie n'avoir aucune revendication : "Kerven et Delépine, je les titille toujours en les appelant les 'bobos révoltés'. (...) C'est pas facile d'être révolté et cohérent ! Moi, j'assume le fait de ne croire à aucun combat. Kervern et Delépine me considèrent sans doute comme un garçon cynique et détaché, mais quand je vois leur fim, j'ai l'impression d'avoir gardé plus d'illusions qu'eux."
Le Grand Soir de Benoît Delépine et Gustave Kervern a remporté un franc succès lors de sa présentation à Cannes. À tel point que les jurés de la sélection Un Certain Regard lui ont décerné le Prix spécial du jury. Mardi 5 juin, toute l'équipe s'est rassemblée pour l'avant-première parisienne. L'occasion de réunir sur la même photo les gueules qui ont fait le film : Delépine et Kervern, entourés de leurs acteurs, Benoît Poelvoorde, Albert Dupontel et Brigitte Fontaine, dans son premier rôle au cinéma.
Après le punk du Grand Soir, Poelvoorde sera le banquier sado-masochiste des Adorés, le film d'Hélène Fillières qui s'inspire d'un fait divers : le meurtre du banquier Édouard Stern par sa maîtresse incarnée par Laetitia Casta. Dans une très récente interview, Richard Bohringer évoquait avec émotion sa rencontre avec Casta sur le tournage : "Une rencontre magnifique. C'est elle qui voulait que je tourne à ses côtés. (...) On a raté d'une voix la sélection pour Cannes ! (...) Laetitia est une fille formidable. Pendant le tournage, elle m'a incroyablement protégé, materné comme une petite lionne, je n'avais jamais vécu ça, et surtout de la part d'une actrice si jeune." Visiblement, Poelvoorde et Bohringer n'ont pas les même souvenirs. Dans Télérama, l'acteur belge se souvient d'une "ambiance pourrie" : "J'ai rarement vu ça. C'est notre faute à tous, ou la faute de personne, je ne sais pas. On en a tous chié, les acteurs, moi et Laetitia Casta, et aussi la réalisatrice, Hélène Fillières. C'était peut-être le sujet, qui est hard. Pour moi, jouer ce mec dominant-dominé, sado-maso, c'était difficile." Et ça l'était aussi pour Laetitia Casta, encore bouleversée par son rôle de maîtresse et de meurtrière.
Le Grand Soir, actuellement sur les écrans. Les Adorés d'Hélène Fillières, prochainement.
L'intégralité de cette interview de Benoît Poelvoorde est à lire dans le nouveau numéro de Télérama, en kiosques ce 6 juin.