Avec le Partygate, Boris Johnson est en très mauvaise posture devant le peuple britannique. S'il poursuit la politique de son pays face à la situation en Ukraine ou encore certaines mesures post-Brexit, il attend également la publication du rapport interne sur les fameuses et scandaleuses fêtes à Downing Street, mené par la haute fonctionnaire Sue Gray. Ce dernier tarde à être dévoilé, en raison de l'implication en parallèle de la police du Royaume-Uni sur le dossier. Un contexte complexe pour le Premier ministre dont l'allure excentrique faisait croire que rien ne pouvait l'atteindre. D'où vient d'ailleurs son look décoiffé qui a fait sa réputation ?
Boris Johnson est un politique conservateur de 57 ans à la chevelure platine décoiffée, un mélange des genres détonant. "Balai jaune paille", "fouettée par le vent", sa coiffure est devenue, comme l'a souligné l'AFP, sa marque de fabrique aussi sûrement que ses gaffes et ses excès, à une époque où la communication compte autant, voire plus, que les idées. Pour ses soutiens, sa chevelure reflète sa personnalité et sa manière de penser non conventionnelle qu'ils considèrent comme un antidote à l'establishment politique.
Pour ses critiques, elle trahit un tempérament de bouffon inadéquat pour assumer les plus hautes fonctions publiques et fait du Royaume-Uni la risée de ses alliés. La comparaison n'a pas manqué d'être faite avec le président américain Donald Trump, dont les mèches platines font partie du personnage, et qui comme lui a été porté au pouvoir par une vague populiste.
Quand il était petit, Boris Johnson arborait une chevelure blonde paille mais restait un garçonnet timide. Dès l'université, dans les années 1980, celui qui a fréquenté les bancs d'Oxford abandonne la raie sur le côté pour une coiffure répondant à la mode hirsute de l'époque. Un look déluré qui s'amplifie à mesure que sa carrière politique prend de l'ampleur. Celui qui est surnommé le moine médiéval devient alors maire de Londres et son style capillaire est scruté sur le plan international. L'historien Greg Jenner estime qu'en tant qu'édile de la capitale britannique, il a usé de ses cheveux comme d'une "marque emblématique". "Je l'ai vu délibérément les mettre en désordre avant un discours", écrit-il sur Twitter.
Boris Johnson, le champion du Brexit, n'est pas parvenu à devenir Premier ministre au lendemain du référendum de juin 2016 mais la coupe nette qu'il a arborée en janvier a relancé les conjectures sur sa volonté de se remettre dans la course face au gouvernement vacillant de Theresa May. Le coiffeur Nick Mazer, qui l'a réalisée, affirme que le résultat était un accident, déclarant au tabloïd Sun que Boris Johnson lui avait dit : "Ne me changez pas"."J'étais un peu nerveux et ai coupé plus court que je n'aurais dû", a-t-il ajouté, soulignant qu'"il a gardé cette coupe plus courte depuis et cela lui va bien mieux que sa crinière sauvage habituelle".
Marié à Carrie Symonds (33 ans) et père de sept enfants, il a nié se faire teindre sa chevelure pour lui conserver son éclat jaune paille comme il avait déclaré le faire dans une interview en 2016, affirmant qu'il plaisantait. "C'est une suggestion insultante", avait-il déclaré pendant la campagne en vue de devenir Premier ministre.