Dire que Boris Johnson est dans la tourmente semble être un euphémisme tant il se trouve sur la sellette depuis que la police s'est saisie du scandale du "Partygate" et a ouvert une enquête sur plusieurs fêtes à Downing Street pendant les confinements. Parallèlement, une enquête interne, menée par la haute fonctionnaire Sue Gray et qui devait être publiée ce 26 janvier 2022 à Westminster, va permettre à la classe politique de statuer sur le maintien, ou non, du Premier ministre controversé à son poste. S'il a jusqu'à présent échappé à un vote de défiance, qui peut être déclenché à la demande de 54 (sur 359) députés de son camp, Boris Johnson reste en position très délicate, malgré ses excuses présentées à la Reine et à la nation. Les récentes révélations sur sa fête d'anniversaire ne vont pas l'aider... Un événement qui a été organisé par sa propre femme Carrie Symonds Johnson. Agée de 33 ans, la jeune épouse du politique de 57 ans est actuellement conseillère principale auprès de l'association caritative Oceana pour la conservation des océans et a été responsable des communications pour le siège du Parti conservateur.
Au mois de mai 2020 et durant le premier confinement au Royaume-Uni, une photo publiée dans la presse qui montre le Premier ministre, sa femme Carrie et des collaborateurs partageant planches de fromages et verres de vin dans le jardin de Downing Street avait fait scandale. Pour se justifier, Boris Johnson a évoqué "des gens au travail, parlant de travail". On aurait pu croire qu'il retiendrait toutefois la leçon mais que nenni. Fêtes de Noël et pot de départ continueront d'alimenter l'affaire.
L'organisation d'une fête par son épouse Carrie, mère de ses deux derniers enfants, Romy et Wilfred, dans la salle du conseil des ministres à l'occasion de son anniversaire le 19 juin 2020 après-midi lors du premier confinement aggrave le cas de Boris Johnson. Selon ITV, jusqu'à 30 personnes y auraient participé. Une nouvelle difficile à digérer pour les Britanniques qui s'étaient pliés aux règles. La reine Elizabeth II elle-même avait fêté son 94e anniversaire dans la discrétion, le 21 avril 2020, sans sa famille. "Le Premier ministre a présenté ses excuses pour ce qui s'est passé. Il a dit que des erreurs avaient été commises", l'a défendu mercredi sa ministre des affaires étrangères, Liz Truss, insistant sur le "travail fantastique" du chef du gouvernement, de la mise en oeuvre du Brexit à la campagne de vaccination sur le Covid-19. La cheffe de la diplomatie a ajouté qu'il ne faudrait plus attendre longtemps pour connaître les conclusions du rapport de Sue Gray.
Pour le Labour, principal parti d'opposition, le sort de Boris Johnson est scellé. "Nous n'avons pas besoin du rapport de Sue Gray pour savoir que Boris Johnson doit partir", a écrit la numéro deux du parti, Angela Rayner dans une tribune publiée par le site Politico. Dénonçant "une culture très claire de mépris total des règles et des convenances à Downing Street", elle a affirmé que cette culture "vient uniquement de la personne qui dirige".