Brandao ne s'attendait probablement pas à ça... Le joueur brésilien, qui avait asséné un coup de boule à Thiago Motta lors du match entre le PSG et Bastia au Parc des princes à Paris le 16 août dernier, a été condamné à une peine de prison ferme.
Une surprise, dans le mauvais sens du terme, dans la mesure où le procureur général avait réclamé huit mois de prison avec sursis ce jeudi 27 novembre au matin assortis d'une amende de 15 000 euros. Mais les trois juges de la 30e chambre du tribunal correctionnel de Paris en ont décidé autrement et l'ont condamné à un mois de prison ferme et à 20 000 euros d'amende. Toutefois, Brandao pourrait ne pas aller en prison, le président Yves Madre ayant laissé entendre qu'il pourrait bénéficier d'un aménagement de peine.
Il a également expliqué, agacé, qu'il ne pouvait prononcer de peine alternative comme des travaux d'intérêt général du fait de l'absence de Brandao, opéré ce jeudi de la cuisse droite. La sévérité de la décision s'explique par le fait que le tribunal a retenu la préméditation et a pris "en compte le contexte et notamment les problèmes de violence dans les stades".
"Un peu sonné", l'avocat de Brandao, Me Olivier Martin, a dénoncé une décision "dans la droite ligne de ce qui se passe depuis le début de ce dossier : on est dans la démesure", tout en avançant qu'il ne ferait probablement pas appel de la décision. Lors de l'audience, il avait plaidé un "acte irraisonné" et une "impulsion subite" de son client. Brandao avait présenté ses excuses mais avait nié le caractère prémédité. Il avait expliqué à l'audience par le biais de son avocat que tout le stade chantait "Brandao en prison", en référence à une histoire de viol classée sans suite du temps où il évoluait à l'Olympique de Marseille, et que le joueur parisien en rajoutait. Il l'aurait attendu dans le couloir pour en discuter et aurait cru qu'il allait le frapper, ce qui l'aurait pousser à lui donner ce coup de tête. Du côté de Thiago Motta, on avait expliqué avoir échangé des insultes durant le match, le genre de chose qui se fait habituellement.
"Sur le terrain, lors de notre échange, il m'a bien dit qu'il m'attendrait. J'étais loin d'imaginer qu'il le ferait vraiment", avait déclaré le joueur du PSG lors de son audition par les policiers. La représentante du ministère public avait indiqué être "face à un comportement qui est pensé, qui est calculé, (...) au-delà d'un comportement qui est simplement affligeant". Elle avait également rappelé que la jurisprudence retenait la préméditation, notamment lorsqu'il y avait eu menace "quelque temps avant".
"La réalité, c'est que le coup a été porté parce que Thiago Motta" avait "pris un ascendant psychologique" sur Brandao, a insisté l'avocat de ce dernier, tout en expliquant que les insultes du joueur parisien avaient fait "péter les plombs" à son client, et qu'on ne pouvait donc retenir la préméditation.
Un coup de tête qui coûte aujourd'hui très cher à Brandao âgé de 34 ans, lui qui avait déjà été suspendu six mois de la compétition par la commission de la Ligue de football.