C'est une icône, une star et une légende vivante. Une pasionaria des animaux qui défend sa cause avec force, qui bénéficie d'une forte médiatisation grâce à son statut et qui peut ainsi être reçue par les présidents de la République. Mais Brigitte Bardot est aussi une femme plusieurs fois condamnée pour incitation à la haine raciale.
Dans sa dernière lettre ouverte contre la maltraitance animale, signée de sa main et envoyée par sa Fondation, elle réitère malgré tout à répandre sa violence raciste en s'attaquant, cette fois, à l'Ile de La Réunion, usant des termes qui rappellent le pire. Dès la lecture de ses mots, le préfet du département français a saisi ce 20 mars 2019 le procureur de la République.
Dans cette missive dont l'AFP rapporte des extraits, Brigitte Bardot affirme que "les autochtones ont gardé leurs gênes (sic) de sauvages", accusant les Réunionnais de "barbarie" à l'encontre des animaux. Elle évoque pêle-mêle "des réminiscences de cannibalisme des siècles passés", "une population dégénérée encore imprégnée des coutumes ancestrales, des traditions barbares qui sont leurs souches".
"Cette lettre comporte des termes injurieux et racistes à l'égard des habitants de La Réunion", indique le préfet dans un communiqué, en condamnant "fermement" ces propos "inacceptables". "Cette lettre étant susceptible d'être constitutive d'un délit, le préfet de La Réunion a saisi ce matin le procureur de la République de Saint-Denis au titre de l'article 40 du Code de procédure pénale", a-t-il ajouté. L'article 40 dispose que "toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit, est tenu d'en donner avis sans délai au procureur de la République".
Annick Girardin, ministre des Outre-mer, qui se trouvait mardi à La Réunion, avait aussitôt condamné les termes injurieux du courrier, et annoncé qu'elle s'associerait à une plainte déposée par le préfet. Plusieurs élus réunionnais et d'Outre-mer, ainsi que certains de métropole, ont également dénoncé ce courrier, telles qu'Ericka Bareigts, députée socialiste de la 1e circonscription de La Réunion.