Difficile de se lasser de l'histoire de Brigitte Bardot. Il y a cinquante ans, elle devenait subitement un sex symbol planétaire et menait presque par accident la libération sexuelle de la femme. Aujourd'hui totalement retirée de la vie publique, mais qui a décidé de décliner son nom en marque , elle défend avec ardeur la cause des animaux et se retrouve au coeur de polémiques .
Sujet inépuisable de l'histoire du cinéma, l'actrice Bardot est commentée par la femme dans un album photo de son ami Léonard de Raemy, aux éditions Didier Carpentier, tandis qu'une biographie d'Alain Wodrascka et François Bagnaud, Bardot l'indomptable aux éditions Hugo & Cie, est publiée. Sans détour et sans concessions, Brigitte Bardot fascine autant qu'elle déroute lorsqu'elle répond aux questions d'Ici Paris.
"J'ai commenté les photos car personne, à part moi, n'aurait pu le faire. Je vis de loin tous ces hommages, mais avec une grande reconnaissance pour tous ceux qui me les rendent." Elle en profite aussi pour revenir sur "toutes les conneries" qu'elle a pu faire, "et il y en a !".
A commencer par sa première tentative de suicide alors qu'elle n'a même pas 16 ans. A l'époque, elle veut se marier au réalisateur Roger Vadim (Barberella) qui dira qu'après ça, "une étincelle" de son âme s'est éteinte pour toujours : "Il faut croire qu'il avait raison. Aucun homme ne mérite qu'on veuille mourir pour lui, mais ma désespérance à l'époque, face à une solitude que je ne supportais pas, m'a fait faire bien des conneries ! Je ne peux pas vivre seule, j'ai besoin d'un compagnon, d'un mari, d'un amant." Elle précise d'ailleurs que c'est parce qu'ils sont tous les deux des "prédateurs de l'amour" qu'elle n'a jamais vécu d'aventure avec Alain Delon.
Protectrice des animaux, Brigitte Bardot ressemble à une bête sauvage éprise de liberté. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle quitte le métier d'actrice en 1973 : "Un besoin essentiel de liberté, que je n'ai pas trouvée, et un besoin essentiel de mettre ma vie au service d'une cause qui me tenait à coeur, les animaux ! Mon combat n'est pas vain. En France en revanche, depuis le règne de Sarkozy et malgré ses promesses non tenues, je n'ai rien obtenu. Ça me donne envie de pleurer." Néanmoins, les larmes se transforment vite en armes lorsqu'elle accuse celles qui portent de la fourrure aujourd'hui d'être "des salopes et des connasses." Elle vient également d'adresser une lettre manuscrite ouverte pour confier une fois de plus sa douleur et sa consternation à l'occasion de l'Aïd-el-Kebir, une fête musulmane "archaïque".
Mais c'est la sincérité désarmante de la femme de 77 ans derrière l'icône indémodable qui marque le plus. Notamment lorsqu'elle aborde la vieillesse : "C'est effrayant mais c'est dans l'ordre des choses de la vie. Et puis, mieux vaut vieillir que mourir !"
Retrouvez l'interview dans Ici Paris, du 9 novembre 2011.