Fort d'une actualité riche, entre la parution en mai dernier de son livre d'anecdotes, Petites et grandes histoires du cinéma, et la série du moment du France 2, L'Hôtel de la plage, Bruno Solo est pourtant revenu, au cours d'une interview accordée à Voici, sur son agression choc, survenue en décembre 2013.
À la sortie d'un théâtre, l'acteur engagé s'est retrouvé au coeur d'une manifestation violente qui aurait pu virer au "lynchage" selon ses propres mots. Il raconte : "Oui, je me suis fait agresser suite à mes propos en plein coeur de la tourmente sur Dieudonné. Je suis sorti du théâtre et il y avait la manif Jour de colère. Un nouveau mot pour dire 'la haine'. Là, il y avait des gens de Civitas, des skinheads, des blacks, des blancs, des beurs, des mecs de l'ultragauche, des punks à chien complètement perdus..."
Pas de quoi entamer les convictions de Bruno Solo qui n'est pas revenu sur ses propos autour du cas Dieudonné, humoriste qu'il appréciait hautement avant de découvrir qu'il était dans une forme dangereuse d'antisémitisme. "Ce qui serait plus dangereux que les menaces que l'on reçoit serait de laisser Dieudonné être seul à prendre la parole sur des sujets aussi dangereux que ceux qu'il évoque, avait déclaré l'hiver dernier le comédien sur le plateau de Non Stop People. (...). À nous de nous battre pour ceux qui ont encore la naïveté de croire qu'il n'est qu'un provocateur, qu'il n'est qu'un humoriste maltraité par l'opinion publique, les médias... C'est à nous de faire un devoir de culture, d'éducation."
Quelques mois plus tard, interrogé par Voici, Bruno Solo se souvient surtout de la violence avec laquelle il a été agressé, au-delà de ses convictions politiques. "Ils se sont jetés sur moi en me criant : 'La quenelle ! Sale youpin !' alors que je ne suis pas juif. Et comme la manif était très encadrée par la police, j'ai été sauvé d'un lynchage. Car le problème de ce genre de truc, c'est que si un coup part, il y en a cent qui partent. C'est une fois dans ma bagnole que je me suis rendu compte que j'étais passé à côté de quelque chose de grave", se remémore-t-il.