Événement du jour à n'en pas douter, Nicole Kidman a aimanté les regards pour la présentation de Grace de Monaco, film d'ouverture de ce 67e Festival de Cannes. Sous un soleil généreux, la belle Australienne de 46 ans n'a pas manqué son entrée en matière. À la fois simple et glamour, elle s'est tout d'abord présentée au photocall, virginale dans une robe Altuzarra.
Quelques minutes plus tard, très souriante aux côtés de Paz Vega, Tim Roth et Olivier Dahan, c'est en conférence de presse qu'elle a déclaré son amour pour Grace Kelly. "C'était un challenge pour moi de jouer Grace Kelly, mais c'était surtout magnifique de passer six mois dans sa peau", a expliqué la comédienne. Pour elle, il fallait "comprendre l'essence du personnage" dans ce qu'Olivier Dahan définit comme "un film compliqué et en même temps accessible".
"Deux-trois entorses à l'Histoire"
Sur la polémique autour du boycott du Rocher, Nicole Kidman n'a guère été plus loquace que lors de ses précédentes sorties. L'actrice s'est dite "triste" d'un tel désamour "alors que le film est une fiction", qu'elle assure avoir joué "avec amour et respect". De son côté, Olivier Dahan a le même credo : "Ce film n'était pas un biopic dans mon esprit." Son droit à la fiction lui a ainsi permis de prendre des libertés historiques, qu'il justifie d'ailleurs : "De Gaulle ne s'est jamais rendu au Bal de la Croix-Rouge. Maintenant je fais du cinéma, j'avais juste besoin d'avoir les deux personnages réunis au même endroit, de même qu'Hitchcock n'est jamais venu physiquement à Monaco. Ce sont deux-trois entorses à l'Histoire. Je ne suis ni biographe ni historien. Il faut avoir de l'intuition, imaginer comment serait Grace dans telle ou telle situation." On a appris à l'occasion que Grace de Monaco serait bien distribué par Harvey Weinstein aux États-Unis. "S'il y a des changements à faire, nous les ferons ensemble. Mais il n'y a plus de polémique là-dessus", a précisé Olivier Dahan, dont sa version sera projetée à Cannes ce 14 mai. Harvey Weinstein n'était quant à lui pas présent à Cannes et ne montera pas les marches, puisqu'il visite un camp de réfugiés syriens.
Dans Grace de Monaco, le réalisateur de La Môme dirige Nicole Kidman, actrice qu'il confie beaucoup apprécier, expliquant au passage pourquoi Kidman devait être Kelly. "Je parle d'émotion et non de physique quand j'ai vu Grace en Nicole. Avec les récits de Nicole sur le passé de Grace, j'ai pu connecter ces deux personnages, avec la possibilité de passer de l'une à l'autre", a-t-il avoué. Pour Nicole, il a fallu redoubler de réalisme, parce qu'ici, "une actrice devait jouer une autre actrice", prenant pour exemple cette scène où Kidman joue Kelly en train de répéter ses lignes dans Marnie, le film que lui propose Hitchcock alors qu'elle est princesse.
"Je suis mariée à un prince"
Interprétant une femme en plein dilemme, Nicole Kidman a salué le courage de Grace : "Elle a choisi l'amour, comme beaucoup de gens dans leur vie. Elle est unique, en tant que princesse mais aussi en tant qu'actrice", a-t-elle déclaré, avouant être admirative de ce "courage d'avoir dit qu'elle quittait Hollywood, pour un mariage et fonder une famille". Mais "la réalité de s'en aller vers un autre horizon ne sera pas vraiment l'idée qu'elle s'en faisait", conclut-elle. Et si la vie de Nicole Kidman ressemble à un conte de fées comme son personnage, l'actrice s'en amuse : "Je suis mariée à un prince à vrai dire. Un prince de la country." Keith Urban, son époux, devrait apprécier.