Jeune femme amoureuse, Cara Delevingne a ressenti le besoin d'évoquer, avec pudeur, sa relation amoureuse avec sa petite amie St. Vincent (Annie Clark) dans les colonnes de Vogue. En couverture du magazine prestigieux, elle s'est livrée comme jamais, revenant aussi sur des périodes sombres de son adolescence.
Celle qui fera ses premiers pas d'actrice dans La Face cachée de Margo (Paper Towns) révèle que le mannequinat n'a été qu'un amuse-bouche pour elle. Son rêve de gosse : devenir actrice. Un rêve qu'elle est en train de réaliser peu à peu. "L'excitation de la comédie c'est de jouer un vrai personnage ! Le mannequinat est à l'opposé de cela. C'est être fausse devant l'objectif."
Sa mère et l'héroïne
Alors qu'elle s'apprête à tourner une page, se lançant dans une nouvelle partie de sa vie, Cara revient sur ses origines. "Je viens d'un millieu bourgeois, c'est certain, raconte Cara. Ma famille, c'était le genre à se rendre à des fêtes ou encore assister à des courses équestres. Je peux comprendre que cela amuse certains mais je n'ai jamais aimé ça." Mais c'est la rechute de sa maman, Pandora, dans son addiction à l'héroïne qui a marqué son enfance au fer rouge. "Tu grandis trop vite en tentant de jouer les parents de tes propres parents. Ma mère est une personne incroyablement forte et avec un coeur énorme, je l'aime. Mais ce n'est pas quelque chose dont on peut se remettre, je ne pense pas. Je sais que certaines personnes ont arrêté et vont mieux aujourd'hui, mais ce n'est pas le cas. Elle est toujours en lutte", continue la belle de 22 ans.
"Je me suis griffée jusqu'au sang"
À l'époque, ses soeurs excellent à l'école. Cara, elle, passe le plus clair de son temps dans des services psy. Elle avoue avoir tenté de les "entuber" en leur répétant inlassablement la même chose, encore et encore. Pour qu'ils finissent par la renvoyer. À 9 ans, on lui dit qu'elle a les compétences d'une jeune fille de 16 ans. À 16 ans, qu'elle a celle d'une enfant de 9 ans. Le top anglais souffre de dyspraxie, une altération de la capacité à exécuter de manière automatique des mouvements déterminés, en l'absence de toute paralysie ou parésie des muscles impliqués dans le mouvement. Un handicap peu connu, qui concernerait pourtant 3 % à 6 % des enfants.
Entrée dans une école d'art à Bedales, elle s'intéresse au théâtre et à la musique. Mais à 15 ans, elle vit un moment des plus difficiles. "C'est quelque chose dont je n'ai jamais parlé ouvertement, mais c'est une immense partie de moi, révèle la jolie blonde que l'on compare souvent à la nouvelle Kate Moss. J'ai été victime de nombreuses vagues de dépression, d'anxiété, de haine de moi-même. J'avais tellement mal au fond de moi que je voulais cogner ma tête contre un arbre pour pouvoir sortir la douleur. Je ne me suis jamais ouvert les veines mais je me suis griffée jusqu'au sang. Je voulais simplement que quelqu'un m'emmène loin."
Elle est mise alors sous un cocktail d'anti-psychotiques. "Je fumais beaucoup d'herbe à l'adolescence mais j'étais quoi qu'il en soit complètement stone avec ou sans drogues, révèle-t-elle. Le pire c'est que je savais que je n'avais pas à me plaindre, j'étais chanceuse. Et pourtant j'aurais préféré mourir. Ça a été le pire sentiment de culpabilité, c'était un cercle vicieux. Comment je pouvais oser me sentir si mal ? Alors je m'en prenais encore plus à moi-même."
Mannequinat et auto-destruction
À la sortie de l'école, elle a promis à ses parents de se trouver un travail. Sa soeur Poppy Delevingne était alors déjà dans le monde du mannequinat. Elle a été remarquée par une agence et a commencé les shootings. Son premier défilé pour Burberry, elle ne l'oubliera jamais. Elle se souvient des tests avec des photographes pas toujours très bien intentionnés : "ne jamais faire confiance à un photographe hétéro lors des tests". Puis, elle rencontre Christopher Bailey chez Burberry qui l'intègre alors à la campagne printemps-été 2011. À 18 ans, elle est probablement l'un des tops à avoir percé le plus tardivement, en comparaison notamment à ses amies Karlie Kloss ou Jourdan Dunn. La carrière de Cara explose. Stella McCartney, Karlie Kloss, Pharrell Williams, Taylor Swift... Toutes les personnes qui la côtoient ou ont croisé son chemin ne tarrissent pas d'éloges sur la jeune femme.
Cara Delevingne préfère ne pas faire la liste de toute la drogue qui lui est passée sous le nez durant ses débuts dans le mannequinat. Elle évoque aussi ce sentiment de dépression qui ruinait sa vie, cette tendance à l'auto-destruction : "C'est comme si dès que quelque chose de bien m'arrive et dure, je préfère le gâcher." Elle se souvient avoir songé au suicide, seule dans son appartement new-yorkais. Aujourd'hui, elle en a terminé avec le mannequinat et souhaiterait un jour oser pouvoir se lancer dans la musique, écrire des chansons, les interpréter. L'une des ses plus grandes peurs, mais aussi ce à quoi elle aspire.
Le cinéma
Mais avant d'envahir la scène musicale, la belle peut enfin toucher à son rêve de septième art. Attentue à l'affiche de Paper Towns, prochainement, elle a également d'autres nombreux projets de films à l'instar de Suicide Squad, Kids in Love, Tulip Fever, Pan, ou encore Valerian, dirigé par Luc Besson.