On le sait depuis quelques jours, Carla Bruni-Sarkozy est l'héroïne du prochain numéro de Vogue Paris. L'ancienne première dame y apparaît en couverture magnifiquement photographiée par la duo Mert & Marcus. Emmanuelle Alt, la rédactrice en chef, promet des confidences, des échanges avec ses amis Farida Khelfa, Emmanuelle Seigner ou le top Marpessa Hennink, et un hommage à ses années dans la mode rendu par trois tops icônes Helena Christensen, Christy Turlington et Yasmin Lebon. Luxe, calme et légèreté... ou presque. Si l'intégralité de l'interview de Carla n'est dévoilée que le 3 décembre en kiosques, une phrase maladroite met le feu aux poudres et Twitter s'enflamme.
#ChèreCarlaBruni
Si l'on en croit ses déclarations dans Vogue, Carla Bruni-Sarkoy estime "qu'on n'a pas besoin d'être féministe dans [sa] génération" : "Il y a des pionnières qui ont ouvert la brèche. Je ne suis pas du tout militante féministe. En revanche, je suis bourgeoise." Une petite phrase qui suscite de nombreuses réactions sur la toile et notamment sur Twitter. Les militantes d'Osez le féminisme, association soutenue avec passion par la comédienne Eva Darlan, lance l'offensive en créant le hashtag (mot clé qui permet de réunir tous les tweets sur le sujet) "#cherecarlabruni" et lançant cet appel : "Toi aussi, explique à Carla Bruni pourquoi ta génération a besoin du féminisme." Suit une déferlante de réactions et de messages à caractère informatif (nombre de femmes battues en France), d'autres plus ou moins insultants.
La comédienne Isabelle Mergault choisi le décalage : "#cherecarlabruni on aura besoin du féminisme tant qu'un mec passant sur le trottoir te guidera spontanément pour faire ton créneau". Muriel Cousin, comme son compagnon Stéphane Guillon, fait moins dans la dentelle : "Vous êtes une vraie bourge, finalement ne vous manque que l'intelligence pour saisir l'indécence de vos propos." Pour la députée européenne Corinne Lepage, "tant qu'il n'y aura pas de femmes à la BCE [Banque Centrale Européenne, NDLR], on aura besoin de féminisme". Inégalité salariale, violences, tabou du viol, marketing sexuellement orienté, etc... Le féminisme a mille raisons d'être. Interrogée par Le Lab Europe 1, Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits de femme : "On a besoin que tout le monde soit féministe. Le féminisme, c'est un combat pour l'égalité des sexes, pas pour la domination d'un sexe sur l'autre."
Un parcours libre
Est-il seulement besoin de rappeler avec quelle liberté Carla Bruni a grandi sous nos yeux ? Mannequin à l'âge de 17 ans, elle est de cette génération qui a transformé le métier. Cette génération des Karen Mulder, Naomi Campbell et Claudia Schiffer qui faisaient la pluie et le beau temps dans le business car les patronnes, c'étaient elles ! Jusqu'alors, Carla a vécu librement ses amours et mené sa carrière comme elle l'entendait. Elle ne s'est pas non plus gênée pour prôner des idées plutôt libertaires sur le couple avant de rencontrer Nicolas Sarkozy. Elle le rappelle dans Vogue : elle "aime maintenant avoir un mari", le "maintenant" n'est guère anodin. Le parcours de Carla Bruni plaide en lui-même l'émancipation des femmes. Alors oui, elle s'est "embourgeoisée", quitte à "ressembler à [sa] mère", comme elle dit encore dans Vogue. Et encore une fois, elle assume.
Vogue n°933, en kiosques le 3 décembre