Dans Bernadette, comédie de Léa Domenach en salles le 4 octobre prochain, Catherine Deneuve est Bernadette Chirac. Elle endosse un nouveau le rôle - treize ans après Potiche - d'une femme sous-estimée dont le talent va éclater au grand jour. "C'est un film autobiographique mais surtout pas un biopic" se défend cette semaine Catherine Deneuve auprès de Paris Match, sinon elle n'aurait pas accepté ce projet qui fait énormément parler avant sa sortie. Pour elle, c'est une comédie, dans laquelle le spectre familial est bien plus mis en avant que celui de la politique. "Le rôle ne consistait pas à ressembler à Bernadette Chirac, mais à restituer sa manière d'être et son esprit", ajoute la grande comédienne.
Maman de deux filles, Laurence et Claude, Bernadette Chirac a tenté de jongler entre son rôle de première dame de l'ombre et son rôle de maman. Ce dernier lui a d'ailleurs donné du fil à retordre puisque sa fille aînée Laurence était atteinte d'anorexie mentale et avait besoin de son aide. Face à la maladie, Bernadette Chirac a donc consacré plus de temps à sa fille Laurence, ce que Claude, dernière de la fratrie loin d'être ravie par le film, - incarnée par l'actrice Sara Giraudeau - ne manque pas de lui faire savoir dans le film. Cette situation, Catherine Deneuve peut la comprendre.
Questionnée par Paris Match sur cette différence que peuvent ressentir des enfants avec leur frère et soeur, l'actrice, elle-même maman de Chiara Mastroianni, 51 ans et Christian Vadim, 60 ans, n'est pas passée par quatre chemins : "Dans une fratrie, le sentiment de se sentir préféré ou pas par ses parents reste toujours à la base de l'histoire familiale, de son secret, indique-t-elle. Même si l'on en parle pas durant l'enfance et l'adolescence, pour tenter de passer outre, on l'a su, et on le sait, et généralement, il y a toujours des occasions où la blessure resurgit. Quand on a un enfant malade, comme ce fut le cas pour Bernadette Chirac, on y consacre plus de temps. La différence n'est pas dans l'affection mais dans le temps passé."
Bernadette et Jacques Chirac ont beaucoup souffert de la situation. Certains de leurs proches s'étaient confiés sur leur quotidien rythmé par la maladie de leur fille. "Ils ont souffert tous les deux de la santé de Laurence. Cela a été pour eux un drame important dans leur vie", avait raconté une amie du couple dans 13h15 le dimanche. "Faire les visites à Laurence, s'en occuper, c'était quelque chose dans l'emploi du temps. Une sorte d'impératif qui, naturellement, n'apparaissait pas officiellement, mais qui commandait leur vie à tous les deux" avait aussi déclaré l'ex-ministre Jacques Toubon, relayé par France TV Info.
Claude Delay, amie du couple, avait quant à elle qualifié la situation avec des mots forts : "Cela a été leur drame qui les a, je pense, à la fois cimentés, unis et déchirés." Après de longues années à combattre la maladie, Laurence Chirac est morte le 14 avril 2016.