Si ses prestations au cinéma font l'unanimité – dernièrement dans Sage Femme –, Catherine Deneuve est loin d'avoir fait l'unanimité après ses déclarations sur l'affaire Roman Polanski. Ses interviews pour L'Obs, Europe 1 et Quotidien ont été très commentées sur les réseaux sociaux et les médias lorsqu'elle a abordé son ressentiment à l'égard du traitement réservé au cinéma franco-polonais.
Parallèlement à toutes les critiques, l'icône du cinéma a toutefois réjoui la comédienne Emmanuelle Seigner, épouse du réalisateur du Pianiste depuis 1989 et son premier soutien. Sur son compte Instagram, la mère de Morgane et Elvis Polanski, qui vient de tourner devant la caméra de son mari dans D'après une histoire vraie, a publié une photo de Catherine Deneuve, issue du film Répulsion que son époux a réalisé en 1965, avec en légende : "Vive Catherine Deneuve#star#icône #greatactress #beauty#repulsion #cult".
Emmanuelle Seigner et Catherine Deneuve ont joué ensemble dans le film Place Vendôme en 1998, sous la direction de Nicole Garcia.
Interrogée par les médias sur le scandale qui touche Roman Polanski depuis quarante ans, Catherine Deneuve, qui le connaît personnellement, avait déclaré sur le plateau de Yann Barthès dans Quotidien : "J'aime beaucoup les femmes mais je ne suis pas d'accord avec toutes les féministes. Aujourd'hui, c'est abusif. Il y a toujours une image qui a été donnée à cette histoire qui est assez incroyable. C'est une jeune fille qui a été amenée chez Roman Polanski par sa mère, qui ne faisait pas son âge de toute façon. Il n'a pas demandé sa carte de visite. Il a toujours aimé les jeunes femmes. J'ai trouvé que le mot de viol avait été excessif."
Peu avant, dans les studios d'Europe 1, elle avait déclaré : "On ne peut pas, quarante ans après, continuer de lui reprocher. Je trouve ça vraiment très injuste. (...) Je suis sûr que beaucoup de femmes qui se sont lancées, comme ça, dans cette pétition, ont fait un raccourci en se disant qu'il s'agissait d'un homme qui viole des petites filles. C'est honteux."
Ses arguments étaient également lisibles dans L'Obs : "Dans cette histoire, alors que je suis féministe, je ne suis pas fière des femmes, pas fière d'être une femme. Et puis quoi, il faut savoir pardonner. Même la victime [Samantha Geimer] l'a exprimé, ce pardon, et a demandé que toutes les poursuites contre Roman [qui a fui les États-Unis voyant que l'accord passé avec le procureur avait été rompu] soient abandonnées."
Roman Polanski est accusé d'avoir violé en 1977 une jeune fille de 13 ans qu'il aurait droguée, lors d'une séance photo à Los Angeles. Il a reconnu une relation sexuelle illégale avec la victime, Samantha Geimer, mais dément l'avoir violée.
Sa défense affirme qu'un règlement à l'amiable avait été conclu à l'époque et que le juge en charge de l'affaire est ensuite revenu sur cet accord, déclenchant sa fuite des États-Unis en 1978. Son avocat américain réclame aujourd'hui la levée des scellés sur le témoignage du procureur de l'époque. Roman Polanski veut ainsi faire reconnaître qu'il a déjà exécuté sa peine aux États-Unis. Samantha Geimer a réclamé à plusieurs reprises l'abandon définitif des poursuites.