Après un marathon médiatique hexagonal l'ayant conduite du plateau de C à vous aux pages du magazine Elle, Cécilia Attias peut se vanter d'avoir signé un best-seller. Ses mémoires publiées chez Flammarion sous le titre Une envie de vérité, font toujours partie des meilleures ventes en France. Et pour cause, l'épouse de Richard Attias, entre son enfance et ses dernières années à New York, décrit vingt-cinq années passées au plus près du pouvoir au côté de Nicolas Sarkozy. C'est sans doute ce qui a intéressé la célèbre journaliste américaine Christiane Amanpour qui a reçu, lundi 4 novembre, Cécilia Attias dans son émission Amanpour sur CNN International.
Partir pour être soi
Première question et première grande déclaration à propos de ce divorce historique six mois après l'accession au pouvoir de Nicolas Sarkozy. Avec le recul, Cécilia Attias estime que c'était une manière de dire au monde qu'elle "voulait vivre sa propre vie" : "Une manière de dire, je veux juste être moi. Je ne veux plus seulement être l'épouse de Nicolas Sarkozy." Ce que Cécilia Attias décrit, ce sont vingt-cinq ans au service d'une passion commune, la politique. "J'ai su quand je l'ai rencontré, dès que je l'ai rencontré, qu'il deviendrait président, qu'il était différent, qu'il avait les épaules de prendre la tête de l'État. J'ai travaillé avec lui, j'ai essayé de le protéger, de l'aider, d'être à ses côtés."
Lorsque Nicolas Sarkozy prend la tête de l'UMP, Cécilia Attias devient sa directrice de cabinet, un rôle officiel qui lui convenait. Première dame, nettement moins. "J'étais très fière d'être là-bas, mais je n'ai pas été élue. Les gens n'ont pas voté pour un couple. Ils ont voté pour un homme. Mon rôle n'était pas très clair. J'ai voulu prendre du recul pour vivre ma vie." Devant les caméras de CNN, Cécilia Attias réaffirme son opinion sur la nécessité d'un statut officiel pour l'épouse ou l'époux du chef de l'État. Ce flou artistique, elle a fini par en souffrir : "La politique, c'est 24h/24, 7j/7, toute l'année. Vous n'avez pas de temps pour être en famille. Tout est pour la politique. Cela ne tue pas l'amour mais cela peut changer les gens parfois. C'était donc très difficile pour moi d'exister. [...] C'est très compliqué de ne pas être jugée par la presse et les médias qui se demandent ce que vous faites réellement."
Cécilia Attias, qui mène une vie discrète au côté de Richard Attias et à la tête de sa Foundation for Women, explique ne pas aimer être dans la lumière. Un handicap supplémentaire lorsque l'on devient première dame : "Je n'aime pas les spotlights. Je n'étais pas très à l'aise. Il méritait, à ce moment-là, d'avoir quelqu'un à ses côtés de plus à l'aise que moi." Christiane Amanpour lui demande alors si Carla Bruni-Sarkozy faisait une meilleure première dame, Cécilia Attias répond : "Au moins, elle a aimé ça. Elle a aimé le rôle. Et peut-être la lumière plus que moi." Carla a exprimé à de nombreuses reprises sa fierté d'avoir, au côté de Nicolas Sarkozy, en quelque sorte représenté la France à l'étranger, moins le traitement que leur réservait la presse à cette époque qui a pu la faire souffrir. Dans La Parisienne la semaine dernière, la chanteuse qui démarre sa tournée le 9 novembre confiait ne pas avoir encore lu le livre de Cécilia : "Elle vient de nous l'envoyer... Je le lirai."
Ce week-end dans une interview accordée au grand quotidien espagnol El País, Cécilia Attias concluait en laissant la porte ouverte à une carrière politique. Elle réitère devant les caméras de CNN International. Lorsqu'on lui demande si elle pourrait se lancer à son tour à la conquête de l'Élysée, l'intéressée rappelle n'avoir jamais été élue, puis lâche en ménageant un petit effet dramatique : "J'aime mon pays. J'aime la politique et je crois que la France a besoin de se réveiller..."
En juin 2011 sur la chaîne ABC, Christiane Amanpour recevait déjà Cécilia Attias, mais pour évoquer son travail au sein de sa fondation, le rapport entre sexe et politique. Cécilia évoquait plusieurs sujets brûlants dont l'affaire DSK et ces femmes fascinées par le pouvoir. Des femmes qu'elle disait avoir pu observer de très près durant son mariage avec Nicolas Sarkozy.
"Une envie de vérité" de Cécilia Attias, sorti le 9 octobre 2013 chez Flammarion.