La 41e cérémonie des César est terminée, mais revivez toute la soirée sur Purepeople !
Cette année, la maîtresse de cérémonie est Florence Foresti et le président est le cinéaste Claude Lelouch. Très honoré par la proposition de l'académie des arts et techniques du cinéma, le réalisateur d'Un + Une a accepté l'offre, devant se désister du mariage de son fils Sachka en Inde. Michael Douglas reçoit quant à lui un nouveau César. Les nominations ont mis en évidence Trois souvenirs de ma jeunesse et Marguerite (11 citations), Mustang et Dheepan avec 9 mentions, et enfin Mon Roi avec 8 nominations.
La fête commence avec le sketch de la maîtresse de cérémonie qui s'incruste dans des films (une habitude manifestement, mais qui fonctionne du tonnerre). Florence Foresti apparaît sur l'écran, dans un lit d'hôpital face à Tchéky Karyo. En mode Nikita, elle subit un interrogatoire. "C'est le gouvernement qui gère les César ? Déjà, voyons si je suis disponible." Elle se retrouve dans Itinéraire d'un enfant gâté face à Jean-Paul Belmondo, réalisation de Claude Lelouch. Elle se fait draguer par Bébel ! Elle débarque dans Black Swan face à Vincent Cassel : "Vous êtes tout désynchronisés." Difficile de résister à Mesrine.
En mode star de la pop, Florence Foresti arrive sur scène. Manteau en fourrure et gros noeud pap' avec deux hommes super baraqués : "Ah ce sont pas mes gardes du corps ni des vigiles, ce sont mon comptable et mon banquier ! Les César, ça se prépare des semaines. Ce que j'ai le plus entendu : 'les César, c'est pas bien, les Oscars, c'est tellement bien. Ce sont des entertainers.' Oui, mais les Américains, ils sont gros. Sans compter le budget des Oscars. T'imagine ce que j'aurais fait avec 30 millions de dollars ? Autre chose que j'ai beaucoup entendu : 'tu verras le public des César est très froid.' Quoi ? Pardon ? Mais regarde moi cette bande de fanfarons. Anne Hidalgo, c'est la reine de la night. Chez nous, on l'appelle Régine. Azoulay, la ministre, elle est où ? Y a pas une soirée qui se termine pas en chenille au ministère de la Culture. Il y a Michael Douglas au premier rang : On a un Américain ! Ouais ! Comment résumer sa carrière ? Les femmes sont toutes à vos pieds. Mais elles veulent toutes vous buter : Sharon Stone, Glenn Close et l'autre qui me ressemble, Demi Moore. (...) Bon, on a du travail, avec de très belles nominations. (...) Marguerite c'est l'histoire d'une femme qui chante Frot. Vanne à 150 euros, je vous avais prévenu. Vincent Lindon pour La Loi du Marché. C'est un peu le Leonardo DiCaprio, toujours nommé, jamais césarisé. (...) La Tête haute, tous les acteurs sont nommés, comme Benoît Magimel, alias Pascal le grand frère. Mon roi... Où est Maïwenn, et Vincent Cassel ? J'ai accepté de présenter la soirée pour ça... Peut-être qu'il est en train de se garer... Paris c'est ingarable ! (...) Dheepan. Encore une bonne comédie Jacquot, t'as pas pu t'empêcher ! L'équipe de Fatima et les Cowboys ! Ah quoi, soyez gentils le prompteur, mettez des virgules, c'est pas Twitter. Et bien sûr Mustang qui nous représente dans deux jours aux Oscars. Cinq soeurs sont séquestrées et mariées de force (...) En revanche, il y a 50 ans, un homme avait choisi d'aimer librement une femme. Filmés par Claude Lelouch."
L'humour brille avec Florence Foresti qui introduit brillament Claude Lelouch, président de cette 41e édition.
Discours du président de la 41e cérémonie des César
Sous les applaudissements de la salle (et pas de standing ovation ?), Claude Lelouch fait son discours : "A chaque fois qu'on fait un film, on remercie tous les soldats. Alors je remercie les techniciens, les producteurs qui m'ont dit non car ils m'ont permis de trouver ceux qui m'ont dit oui. Merci à Jean-Louis Trintignant, Anouk Aimée, Est-ce bien raisonnable, je ne suis pas un champion des César. Je rends hommage à tous les oubliés du cinéma qui eux aussi font des bons films. (...) Et comme j'étais pas très convaincu, cette soirée est aussi l'occasion de faire une grande déclaration d'amour au cinéma. C'est ce qu'Alain Terzian m'a dit et ça m'a convaincu. J'aime le cinéma d'une façon que vous ne pouvez pas imaginer. Je suis sur qu'un film sera tellement beau, tellement visionnaire, que sur un grand, il pourra changer les choses. En attendant ce miracle, faisons les rêver. On a jamais vu quelqu'un mourir d'une overdose de cinéma. Je voudrais citer Nelson Mandela : Je gagne, ou j'apprends. Alors ce soir, vous allez gagner ou avoir la chance de continuer vos études."
César du meilleur espoir féminin, remis par la superbe Carole Bouquet : "Vous êtes toutes formidables. Ce soir, il y en a une qui va briller un peu plus. Profitez de ce moment." La gagnante est Zita Hanrot pour Fatima. Découverte dans Radiostars en petite soeur de Manu Payet. Elle explose en jeune fille qui tente le concours de médecine dans le film de Philippe Faucon. "Merci à Philippe pour ce rôle, ce film. Ses films sont justes, sensibles. Je voudrais remercier ma famille, mes parents et mon homme. Je vous remercie de m'avoir offert ce prix."
César du meilleur court métrage, remis par l'élégant Nicolas Duvauchelle. Le lauréat est La Contre-allée. "Je suis très contente, je remercie toute mon équipe, mon actrice qui est de tous les plans du film. Et mon producteur qui est un petit plus que mon producteur, sans qui ce film ne serait pas là."
"C'est allé vite dites donc !" lance Florence Foresti.
César des meilleurs costumes remis par le duo du Palma Show. "Au cinéma, un acteur ne peut construire son personnage sans costume, et inversement." Florence Foresti s'agace : "Quoi c'est tout ? Vous avez regardé les films ? Ils sont beaux les costumes de Mustang" "Hein, Mustang le film ?", rétorque le duo. Le César revient au film Marguerite. "Ça fait plaisir d'avoir un prix, surtout quand on en a pas beaucoup. Et c'est un travail d'équipe."
César du meilleur espoir masculin, il est remis par l'idole des jeunes et de la fille de Florence Foresti : Louane. "Ça y est ma puce, tu peux aller te coucher", dit Florence Foresti après avoir fait un selfie avec celle qui a eu le César du meilleur espoir pour La Famille Bélier l'an dernier. Le gagnant est Rod Paradot pour La Tête haute. "Je vous aime tous", dira-t-il, bouleversé et bouleversant.
César du long métrage et César court métrage d'animation. C'est Hippolyte Girardot qui vient les remettre, après une mise au point de la maîtresse de cérémonie sur la différence entre fiction et réalité. Côté court, c'est Le Repas dominical qui est récompensé et côté long, Le Petit Prince. Le réalisateur Mark Osborne récupère son prix. L'un des producteurs, Dimitri Rassam, fait aussi son discours. On imagine que sa maman Carole Bouquet est aux anges.
Florence Foresti s'attaque à Louis Garrel sur lequel elle "tombe" : "Qu'est-ce que je suis maladroite." Après lui avoir demandé le numéro de Vincent Cassel (son partenaire dans Mon roi), la maîtresse de cérémonie se trompe en annonçant Audrey Lamy en commençant par dire "Alex...", prénom de sa soeur. L'actrice, enceinte, se lance dans une chanson, reprise du tube de Lara Fabian, Je t'aime.
César du meilleur son, remis donc par la pétillante Audrey Lamy, qui attend son premier enfant. Il est attribué au film Marguerite.
César de la meilleure photographie, remis par Déborah François, particulièrement sensuelle et glamour. Il revient à Valley of Love et à Christophe Offenstein. C'est la productrice Sylvie Pialat qui vient récupérer son prix car le lauréat est en tournage.
César du meilleur montage, remis par Jérôme Commandeur. "Quand vous voyez ma tête, vous vous dites, tiens, il y a eu un désistement. Pas faux, le prix devait être remis par un réalisateur chinois, auteur de la Mangue bleue... et d'une pub Leroy Merlin. Il faut bien manger." Le César est décerné au film Mustang.
César du meilleur documentaire : "C'est le moment de dire le César, c'est la vie, quand on remet le prix du documentaire", clame Florence Foresti. Arrive le sketch de la maîtresse de cérémonie avec Vanessa Paradis. Elles font une parodie de la pastille de Canal+, Bloqués. Bien joué les filles ! Ce sont les charmants et talentueux Karidja Touré et Guillaume Gouix qui annoncent le prix. Il est gagné par Demain, de Cyril Dion et Mélanie Laurent. C'est un succès public et critique. "Merci, d'habitude, l'écologie tout le monde s'en fout", déclare le coréalisateur. Il ajoute : "Et particulièrement à Mélanie, qui a cru au projet dès la première seconde... Aux 10 000 personnes anonymes qui ont financé le film." Mélanie Laurent : "Merci de prolonger le bonheur qu'on connaît. Merci à mon frère, à mon fils. Et merci à l'humanité." Elle avait reçu le César du meilleur espoir pour Je vais bien, ne t'en fais pas.
L'hommage aux artistes disparus se fait sur la chanson du regretté David Bowie, Life on Mars et se termine sur un extrait du Juge et l'assassin, avec le grand Michel Galabru. Il avait été récompensé pour sa performance dans le film de Bertrand Tavernier.
César du premier film, remis par Jean-Hugues Anglade. Il est décroché par Deniz Gamze Ergüven pour Mustang. "C'est un immense honneur et je vais commencer par remercier Charles Gillibert", dit-elle avant de remercier toute son équipe et bien évidemment ses actrices. Elle cite les journalistes turcs de l'opposition qui viennent d'être libérés, Can Dündar, rédacteur en chef du quotidien d'opposition Cumhuriyet, et Erdem Gül, son chef de bureau à Ankara : "C'est un signe que tout le monde n'est pas un pion."
Le running gag des textos à Vincent Cassel continue avec Florence Foresti.
César du meilleur décor, remis par Jonathan Cohen qui arrive en retard. "Déjà que je t'invite alors que t'es même pas connu", lui balance Florence Foresti. Sa victime est Emmanuelle Bercot : "C'est moi qui ai trouvé son titre de film, La Tête haute. Avant c'était Le Petit Bonhomme qui a des problèmes." La victoire revient à Marguerite et le discours sera bref et intense.
César de la meilleure actrice dans un second rôle, décernés par Raphaël Personnaz et Marie Gillain. "Vous êtes indétrônables", dit Marie. "Avant de récompenser l'une de vous, pour tous ces moments, on vous dit merci en danois." La lauréate est Sidse Babett Knudsen, pour L'Hermine : "Merci à tous ceux qui ont voté pour moi, quand même", dit-elle avec humour.
Intermède avec un sketch sur le thème des smartphones et comment ils ont pris une énorme place dans nos vies. Pour cela, elle peut compter sur Kyan Khojandi de Bref.
César de la meilleure adaptation. Pierre Deladonchamps et Zabou Breitman reviennent après leur sketch génial de l'an dernier. Ils enchaînent les phrases politiquement correctes, et les phrases odieuses : "Oui, car ce sont les César, pas les Oscars hein...", dit Zabou. "Tu fais pas du tout vieille, on dirait que tu rajeunis chaque année", lui dit Pierre qui pense qu'elle lui en veut encore pour l'an dernier. C'est le film Fatima qui est victorieux. C'est le deuxième César de la soirée pour Fatima. "Je dédie ce prix à toutes les Fatima, les Nesrine et les Souad à qui j'ai pris quelque chose pour construire ce film."
Christine and the Queens, remise des Victoires de la musique, arrive sur scène dans un costume de lumière mais un décor minimaliste en reprenant It's Only Mystery, musique du film Subway. Une chanson composée par Eric Serra pour le film de Luc Besson et interprété à l'époque par Arthur Simms. Une belle façon d'annoncer le prix de la musique.
César de la musique originale. C'est d'ailleurs Christophe Lambert, héros de Subway, qui vient annoncer le prix. Il a la voix tremblante pour rendre hommage à Michael Douglas qu'il avait croisé dans les années 1980. Il fait entrer Eric Serra qui en profite pour remercier Florence Foresti d'avoir choisi cette chanson et Christine and the Queens pour sa belle interprétation. "En revanche, je ne vais vous faire un speech sur l'importance de la musique, tout le monde le sait." Le gagnant est Mustang et Warren Ellis, le musicien qui collabore souvent avec Nick Cave (qu'il remerciera).
"On m'a demandé d'accélerer le tempo de la soirée", dit Florence Foresti qui a changé de robe et déboule sur des roulettes : "Poussez-vous je n'ai pas de freins."
César du meilleur acteur dans un second rôle, remis par Elsa Zylberstein . "Au cinéma, un second rôle peut être un rôle qu'on n'oubliera jamais." Benoît Magimel remporte la victoire pour La Tête haute. Il remercie toute l'équipe du film, dont la réalisatrice Emmanuelle Bercot, qui est allé le voir et a cru en lui quand il en avait le plus besoin. Et ses filles, Hannah (dont la mère est Juliette Binoche qu'on voit très émue dans la salle) et Djinina.
Le président Claude Lelouch présente l'hommage à Michael Douglas, qui sera fait d'extraits cultes qui forment sa carrière. Il a évidemment droit à une standing ovation pour ce second César d'honneur. L'acteur américain doit demander à la salle de s'asseoir. Il fait son discours en français : "Merci à mes parents, de m'avoir fait goûter au cinéma français dès le plus jeune âge. Comme Un homme et une femme [dit-il en désignant Lelouch]" Il citera Jean-Paul Belmondo, Alain Delon, Jeanne Moreau. "C'est important car je reçois ce prix dans le pays qui a vu naître le cinéma." Il se souvient de tous ces films et cite une anecdote avec son père, Kirk : Il discutait avec lui et son père ne se souvenait pas du film qu'il regardait. "C'est normal que tu oublies un film, tu en as fait tellement." Et en fait, il a réalisé que c'était moi dans le film. Michael Douglas rendra hommage à tous ceux qui font les films et demandera à la France de ne jamais arrêter de faire des films : "Si vous voyez ce discours, c'est comme une audition, pensez à moi. (...) Et merci à l'amitié que vous avez eu à mon égard, pour ma famille et les Etats-Unis, vive la France."
César du meilleur scénario original. C'est Patrick Bruel qui assure la transmission. 4e prix pour Mustang. Alice Winocour et la réalisatrice Deniz Gamze Ergüven sont main dans la main et très heureuses.
César du meilleur film étranger. Kristin Scott Thomas , la plus francophile des actrices étrangères, est parfaite pour remettre cette récompense, laquelle revient à Birdman, qui avait reçu l'an dernier 4 Oscars. Le réalisateur Alejandro Gonzalez Inarritu est absent car il se prépare pour les Oscars pour The Revenant.
César de la meilleure actrice. Matthias Schoenaerts vient annoncer le prix mais il est interrompu par Florence Foresti et son orque gonflable - clin d'oeil à De rouille et d'os et la scène sur la musique de Katy Perry dans le film d'Audiard. C'est Catherine Frot qui est sacrée, elle qui avait explosé aux yeux des Français il y a vingt ans dans Un air de famille. Elle arrive sur scène et chante un air de Marguerite. Elle remercie tout de suite le réalisateur Xavier Giannoli qui a réinventé le personnage. L'actrice populaire n'oubliera pas de saluer le public qui la suit depuis toujours.
César de la meilleure réalisation. Gilles Lellouche, qui vient de signer une tribune dans Télérama sur le sexisme dans le cinéma se réjouit de la présence de trois femmes dans cette catégorie. Mais c'est un homme qui décroche le précieux trophée, Arnaud Desplechin.
César du meilleur acteur. Emmanuelle Béart, La Belle Noiseuse, rend hommage tout d'abord à un cinéaste qu'elle a chéri, Jacques Rivette. Difficil de ne pas remarquer qu'elle a le nez très bouché... Le gagnant est Vincent Lindon qui remporte son premier César après cinq nominations. "C'est la première fois, et je suis très touché car vous avez procuré une énorme joie à tous ceux qui ont fait ce film, et principalement Stéphane Brizé. Grâce à lui, un magnifique film est passé dans ma vie."
César du meilleur film. Juliette Binoche, muse de cette édition, est choisie pour le remettre. Elle annonce le nom du film Fatima de Philippe Faucon. Le long métrage remporte donc son troisième prix après celui d'adaptation et d'espoir. C'est la dernière récompense et Florence Foresti annonce la photo de groupe des lauréats et la fin de la cérémonie !