Ils étaient nombreux à avoir voulu assister, trois semaines auparavant, à la première de ce qui devrait être son dernier tour de chant, ils le furent également pour partager un moment spécial avec lui : Charles Aznavour, qui dédiait mercredi 28 septembre 2011 sa représentation à l'Olympia à son Arménie, a pu compter sur la présence de nombreux amis et admirateurs célèbres. Et à tous les étages : en salle, sur scène et jusqu'en coulisses.
La soirée, donnée au profit de l'association Aznavour pour l'Arménie (créée par le chanteur et son fidèle Levon Sayan au lendemain de l'effroyable tremblement de terre qui meurtrit le pays en décembre 1988) et commémorant simultanément le 20e anniversaire de la déclaration d'indépendance arménienne, se déroulait sous le regard et les applaudissements de nombreux dignitaires. Outre nombre d'ambassadeurs et de représentants de la communauté arménienne, les présidents Nicolas Sarkozy et Serge Sarkissian, quelques heures après leur rencontre à l'Elysée, étaient côte à côte en mezzanine de l'Olympia pour suivre le récital de Charles Aznavour et ses amis de circonstance, rassemblés lors d'une première partie pétrie de talents et conduite par le maestro orateur Stéphane Bern. Une présence officielle des deux chefs d'Etat témoignant des liens forts qui existent entre les deux pays, et qu'Aznavour a saluée en se réjouissant de se produire devant "[s]es deux présidents" : "il y en a qui n'en ont qu'un, il y en a qui n'en ont même pas du tout, moi j'ai deux présidents", déclara-t-il avec amusement au moment de les remercier de leur venue. Il aura également eu l'occasion de le faire de façon plus personnelle en coulisses, où les deux chefs d'Etat sont venus le féliciter.
Non loin du président Sarkozy, qui se déplacera en Arménie avec le grand Charles le 6 octobre, pas de trace de son épouse Carla Bruni, occupée à prendre soin de sa grossesse à quelques jours de son accouchement, mais quelques politiques français venus prendre part à la fête : le président du conseil général des Hauts-de-Seine Patrick Devedjian, fils d'un Arménien immigré en France pour fuir le génocide en son pays, ne pouvait évidemment pas manquer cette soirée spéciale, accompagné par son épouse Sophie. Lui aussi sera du déplacement officiel à Erevan. Eric Besson, qui n'a certes pas la même histoire familiale, était également présent en couple, avec la belle Yasmine. Frédéric Mitterrand, le secrétaire d'Etat en charge du commerce extérieur Pierre Lellouche ou encore Pierre Santini représentaient également la classe politique, tout comme le ministre des Transports Thierry Mariani : lui non plus ne pouvait pas se permettre d'être absent, en sa qualité de candidat de l'UMP pour les élections législatives de 2012 dans la onzième circonscription des Français établis hors de France... dont l'Arménie fait partie. A noter également la présence du producteur d'origine arménienne Alain Terzian et de son épouse, Brune.
S'il y avait du beau linge politique au balcon, il y avait une belle famille artistique sur scène. Outre ses douze musiciens magnifiques - dont le pianiste virtuose Erik Berchot, le percussioniste génialement dingo Marc Chantereau (Duran Duran, JJ Goldman...) et un quatuor à cordes féminin très glamour - et ses deux choristes irremplaçables - sa fidèle Claude Lombard et sa non moins fidèle fille Katia Aznavour, avec qui il partage le duo Je Voyage pour un grand moment d'émotion -, Charles Aznavour accueillait la fine fleur des virtuoses arméniens et des stars françaises qui ont une histoire particulière avec lui et/ou avec son pays : le pianiste Vardan Mamikonian (Danse du sabre de Katchaturian), la soprano Hasmik Papian (Vissi d'Arte, de la Tosca de Puccini), le tout jeune prodige du piano-jazz Tigran Hamasyan (compositions personnelles), puis Michel Leeb (medley d'imitations dans un hommage à Molière), le joueur star de duduk Levon Minassian accompagné par André Manoukian et Serge Arribas, Seda Aznavour, aînée des enfants nés des trois mariages de Charles Aznavour, Bénabar (Mes emmerdes), Patrick Fiori (Les montagnes d'Arménie), Amel Bent (La Mamma), Laurent Gerra (medley de voix sur Il faut savoir), Hélène Ségara (Ils sont tombés) sous les yeux de sa maman arménienne, Julien Clerc (For me, Formidable). Tout ce petit monde, après avoir rendu la scène au maître des lieux pour encore quelques soirs, reviendra à l'issue de la prestation de Charles Aznavour pour le saluer à nouveau.
En coulisses aussi, l'ambiance est conviviale. Les artistes posent entre eux en toute décontraction, Nicolas Sarkozy prend plaisir à serrer des mains et à distribuer les compliments. Charles Aznavour, qui y retrouve sa soeur aînée Aïda, toute pimpante, ainsi que ses filles Seda et Katia, est disponible pour tout le monde. Youri Djorkaeff, accompagné de son frère Denis, veut lui aussi sa photo au côté de l'Arménien le plus célèbre de la planète. Line Renaud, une autre doyenne du showbizz national, est là également, tout sourire.
Entre la première et cette soirée spéciale, les stars n'ont cessé d'affluer pour applaudir le récital de Charles Aznavour et passer côté coulisses pour le féliciter chaudement. Ces derniers jours, Isabelle Huppert, Elsa Zylberstein (le 22 septembre) ou encore Liane Foly et l'ex-impératrice d'Iran Farah Diba Pahlavi sont passées derrière le rideau pour lui témoigner leur admiration. Après l'Olympia, Charles Aznavour enmmènera son spectacle En toute intimité en tournée en province jusqu'à la fin de l'année.
G.J.