Charlie Hebdo - Nicolas Bedos, bouleversé, renonce à son sketch

Nicolas Bedos est un polémiste et écrivain qui n'a jamais eu peur de rire de tout et ce, même si cela pouvait soulever la controverse. Mais jeudi, lors de l'enregistrement d'On n'est pas couché sur France 2, le fils de Guy Bedos, très touché par le massacre de Charie Hebdo, a renoncé à réaliser sa performance. Explications.

Comme on pouvait le voir hier soir, Nicolas Bedos n'est pas apparu dans les images de l'émission de Laurent Ruquier. Pourtant, il était bien présent, grimé en Michel Houellebecq et prêt à tenter de faire rire le public. "Depuis le jour du drame, j'étais partagé entre l'envie de faire place au silence afin de laisser l'émotion nous envahir et celle d'honorer la mémoire de mes camarades Wolinski, Cabu et Tignous", explique-t-il au journal Le Monde. L'homme de 34 ans a finalement décidé de se taire et en révèle la raison: "Je m'apprêtais à faire une satire de sa posture d'artiste [Michel Houellebecq, NDLR] dispensé d'affect et d'opinion personnelle... Et puis le malaise, le sentiment d'indécence médiatique, se sont emparés de moi. Je me suis dit 'ta gueule', je me suis levé et je suis parti. Je regrette ce réflexe car je reste convaincu que le plus bel hommage qu'on puisse rendre à Charlie, c'est de continuer le boulot."

Il faut dire que l'émotion était énorme sur le plateau. Aymeric Caron n'a pas retenu ses larmes et Patrick Pelloux a livré une interview particulièrement émouvante.

Nicolas Bedos, lequel avait suscité la polémique en janvier 2014 après une chronique sur Dieudonné, a toujours été soutenu par Charlie Hebdo. "Ils envoyaient fréquemment des signes de soutien et de sympathie – et c'était réciproque - dans les moments où l'on se sentait très seul face à la polémique. Je pouvais compter sur eux quand - et cela m'est arrivé souvent - je me retrouvais confronté à une cabale bien-pensante (...) des gens comme Charb ou Wolinski n'étaient jamais très loin pour envoyer un texto et dire 'continue, gars'", raconte-t-il. Nul doute que le chroniqueur continuera ses sketchs cinglants.

Sarah Rahimipour