Son bureau tel qu'il l'avait laissé au matin des attentats, sa Citroën Trèfle 1922, une caricature de De Gaule en peignoir... voilà tout ce qu'on pourra observer, lors de l'exposition Rire de Cabu, qui sera inaugurée le 9 octobre prochain, à l'hôtel de ville de Paris. C'est là que Véronique Cabut a rencontré Libération, qui lui tire le portrait dans son édition spéciale Charlie Hebdo du jeudi 1er octobre 2020.
On y découvre une personnalité malicieuse, humble, qui prend à coeur de faire vivre encore la mémoire de son mari disparu. Née dans une famille "de cathos de gauche, mais très ouverts sur le monde", Véronique Cabut trouve un poste aux éditions Dargaud dans les années 70, dans la communication. C'est là qu'elle rencontre le dessinateur, de dix ans son aîné. Lui vient de divorcer. "Ils ne se quitteront plus", ajoutent nos confrères.
Cabinet ministériel de Robert Badinter, communication de Radio France, Air France, Affaires sociales avec Michel Delebarre... Véronique Cabut aura eu une vie professionnelle très chargée, "au côté d'un homme qui lui aussi ne s'arrêtait guère". "Un amour fusionnel sans enfant" fait de voyages, soirées entre amis, concerts... Cabu et Véronique croquaient la vie à deux. Cabu était le père du chanteur Mano Solo, mort du sida le 10 janvier 2010.
Depuis le 2 septembre 2020, le procès de complices des auteurs de l'attentat de Charlie Hebdo se tient au tribunal de Paris. Véronique Cabut avait témoigné. "Ils pouvaient tout écrire, tout dessiner, tout dire. C'est cette liberté-là qu'ont voulu détruire les terroristes et leurs complices. (...) Les terroristes ont perdu, Charlie Hebdo est vivant, Charlie Hebdo est là !", affirmait-elle.
Retrouvez le portait de Véronique Cabut en intégralité dans le dernier numéro de Libération.