Exilée à New York depuis deux ans et un besoin viscéral de changer de vie, de décors, après la mort brutale de sa soeur photographe Kate Barry, Charlotte Gainsbourg a aujourd'hui retrouvé le sourire, la joie de vivre, et mène son quotidien comme elle l'entend, dans l'anonymat et la liberté. Pour le magazine Elle, dont elle fait la couverture, l'actrice et chanteuse de 45 ans s'épanche sur cette nouvelle vie et évoque notamment l'éloignement.
Ce qui lui manque le plus, c'est inévitablement sa famille. Cet exil nécessaire a éloigné géographiquement la star des siens. "On vit un peu un éclatement", affirme la fille de Jane Birkin et soeur de Lou Doillon. Mais pas de quoi la faire changer d'avis, elle va de mieux en mieux à New York, une ville dans laquelle elle n'avait aucune attache lorsqu'elle a débarqué. "Ici, je me sens moi-même. À Paris, je ne savais plus qui j'étais", raconte-t-elle.
Dans Big Apple, Charlotte "découvre ce que c'est de n'être la fille de personne", car rare sont ceux qui la reconnaissent dans la rue. Installée à Tribeca, l'un des quartiers les plus prisés et calmes de New York, la fille de Gainsbarre mène un quotidien très tranquille, "très simple, centré sur la famille et l'école", traversé parfois de quelques projets professionnels et de moments de solitudes salutaires. "Comme Yvan [Attal, son mari, NDLR] fait beaucoup d'allers-retours, je suis souvent seule avec les enfants."
Ici, je me sens moi-même. À Paris, je ne savais plus qui j'étais
Moins occupée, Charlotte Gainsbourg profite. "C'est devenu un peu compliqué de tourner. J'ai une fille de 13 ans qui ne peut pas rater l'école comme ça. Pour peu qu'Yvan soit occupé à Paris, ça devient très difficile à gérer, déclare-t-elle. En même temps, ça tombe bien, parce que mes priorités sont en train de changer. J'ai eu une certaine boulimie de tournages à une époque, mais j'en ai moins envie en ce moment." Conséquence, elle a pu se concentrer un peu plus sur son 5e album qu'elle compte sortir dans les mois à venir, et sur la mode avec une collaboration avec Gérard Darel. Côté écran, elle vient de tourner La Promesse de l'aube, avec Pierre Niney, film qui lui a "demandé énormément d'investissement". "C'était tellement costaud que je n'ai pas envie de me replonger dans d'autres projets trop tôt", affirme-t-elle.
Solitaire dans l'âme, Charlotte Gainsbourg savoure sa nouvelle vie. "Elle n'était déjà pas très développée à Paris. Ici c'est pareil", assure l'intéressée, "pas tentée" par la vie mondaine new-yorkaise. "Je crois qu'il n'est pas dans ma nature d'être festive." Elle a donc peu d'amis, mais le vit bien. "Je ne suis pas quelqu'un de facile. Je ne pense pas être très ouverte, je ne parle pas aisément. Je ne peux pas dire que j'en souffre", rebondit-elle.
Épanouie, la comédienne vue récemment Independence Day : Resurgence est aussi à l'aise dans son corps, malgré les années qui passent et la vieillesse qui pointe le bout de son nez. "Ce qui est terrible, c'est que je deviens enfin à l'aise avec mon corps au moment où il est en déclin", ironise fatalement Charlotte Gainsbourg pour qui "tout arrive trop tard".