Le ministre de l'Éducation Vincent Peillon a lancé aujourd'hui, mardi 26 novembre, en grande pompe la campagne Agir contre le harcèlement à l'école, vaste projet de son mandat qui vise à combattre ce terrible phénomène. Et pour sensibiliser le plus grand nombre sur ce sujet particulièrement tabou, le gouvernement a choisi deux porte-parole de choc : Chimène Badi et Christophe Lemaître, champion d'Europe du 100 mètres, qui ont tous deux accepté de prêter leur image et ainsi apporter leur soutien aux mesures prises pour éradiquer ce fléau - qui touche de nos jours environ 1 enfant sur 10.
Au cours d'une petite vidéo, Chimène Badi, aujourd'hui chanteuse populaire révélée par sa participation au télé-crochet Popstars, revient brièvement mais avec force sur les sombres années où elle a été elle-même victime de harcèlement. "Quand j'étais à l'école, j'étais harcelée, j'avais peur, je me sentais seule. J'aurais voulu qu'on prenne ma défense", raconte une fille incarnant Chimène Badi enfant. "Tout cela est derrière moi, mais je pense surtout à ceux qui le vivent aujourd'hui, poursuit la chanteuse. "Victimes, témoins, équipe éducative, parents, on peut tous agir contre le harcèlement."
Sur le même concept, le coureur star Christophe Lemaître évoque ces quatre difficiles années pendant lesquelles il fut la cible de pression morale. Face à son calvaire passé, l'athlète cherche à tout prix à briser la loi du silence et à attirer toujours davantage l'attention sur le harcèlement scolaire, qui peut, malheureusement, parfois conduire au drame. "J'ai été victime de moqueries assez fréquentes, ça a duré pendant mes années collège. Ça été quelque chose de dur parce que j'étais déjà timide à la base et je me suis encore plus renfermé", a confié le sportif à 20 Minutes. Si en tant qu'enfant, Christophe Lemaître n'a jamais osé parlé, aujourd'hui, en tant qu'adulte, il compte bien se servir de sa douloureuse expérience pour faire avancer les choses.
Le plan d'action de Vincent Peillon va en tout cas dans son sens avec la mise en place de huit mesures visant à lutter contre le harcèlement - dont notamment la mise en place de 31 référents académiques à l'écoute des victimes et témoins, la création de fiches à destination des parents et élèves ou encore un guide pour lutter contre la cyberviolence. 10% d'élèves touchés par ce phénomène, "c'est beaucoup trop", a estimé le ministre, tout en soulignant que bien souvent, cela touchait "des tas d'enfants sans que cela se sache, avec des retentissements considérables sur leur vie scolaire".