C'est un véritable tremblement de terre qui secoue actuellement la direction de France 24. Les responsables ? Alain de Pouzilhac et Christine Ockrent, respectivement PDG et DG déléguée de la chaîne.
Ockrent et Pouzilhac se mènent une guerre froide dans la conquête du pouvoir et chacun tente de s'affirmer comme il le peut à grands renforts de licenciements considérés comme injustifiés par les syndicats (le dernier en date étant celui de Vincent Giret, directeur de la rédaction et allié d'Ockrent). En outre, les syndicats s'étonnent du déficit prévisionnel de la société pour 2010 (entre 5 et 10 millions d'euros) et se plaignent surtout du manque de transparence dans la justification de ce déficit. Ajoutez à ceci la tendance de l'ex-journaliste à humilier ses salariés. Et terminez par la défiance à son égard, en raison de son statut à la tête de France 24 potentiellement acquis grâce aux fonctions de son mari (France 24 dépend du ministre des Affaires Etrangères... et donc Bernard Kouchner), et vous vous retrouverez avec un climat socio-économique particulièrement instable (voir détails de l'affaire).
Depuis lundi dernier, les réunions se succèdent pour trouver une solution à ce conflit. Une motion de défiance doit être votée contre les deux têtes pensantes du groupe (ce qui peut mener à la démission des responsables) et une grève "illimitée" est prévue dès lundi 6 septembre.
Libération de ce jeudi 2 septembre explique qu'en dépit de l'assemblée générale d'hier, les choses n'ont pas vraiment évolué : les possibles dérapages financiers vont faire l'objet d'une enquête, les embauches sont pour l'instant gelées, la motion de défiance n'a toujours pas été votée et la décision de maintenir (ou pas) la grève de lundi prochain doit être prise aujourd'hui.
En ce qui concerne Giret, la suite des événements ne semble pas être en sa faveur. Pour rappel, ce responsable a été mis à pied par Pouzilhac pour se venger d'Ockrent qui avait précédemment licencié Albert Ripamonti, directeur adjoint de la rédaction de France 24 et allié de Pouzilhac (qui a finalement été réintégré). Ce Giret doit être soumis à un entretien préalable à son licenciement la semaine prochaine, d'après ce qu'annonçait nouvelobs.com. C'est peut-être ce "détail légal" qui retarde le communiqué officiel de la direction au sujet de l'avenir de Giret au sein de France 24. Libération rapporte les propos des syndicats qui annoncent que la direction ne s'exprimera sur le cas de ce cadre que la semaine prochaine... Une fois le licenciement prononcé ?
Le temps semble particulièrement maussade chez France 24 et cette langue de bois administrative n'a pas de quoi rassurer les journalistes de la chaîne ni les syndicats...
AJC