Du nouveau dans l'affaire des dîners clandestins. Après un passage en garde à vue avec son ami Pierre-Jean Chalençon, le chef Christophe Leroy s'est livré dans une grande interview à BFMTV, réalisée samedi matin et diffusée dimanche 11 avril 2021 dans la soirée. Il assume désormais son "erreur" et promet de "faire face" si jamais il venait à être condamné.
"C'est une erreur, rien de grave, je n'aurais pas dû. Surtout vu de l'extérieur. Il ne s'est rien passé au palais Vivienne. Je peux comprendre le ressenti : le caviar, le champagne, le cuisinier du show-business et on en fait, on en fait... Je peux comprendre. C'est très mal perçu, c'est maladroit. Le président a parlé la veille, on a eu des annulations... Beaucoup de gens qui étaient prévus ne sont pas venus. Il aurait fallu annuler cette conférence", estime désormais Christophe Leroy.
L'ancien chef de Johnny Hallyday a ensuite expliqué que le palais Vivienne - malgré sa capacité d'accueil - restait une résidence privative. "D'abord c'est chez Pierre-Jean Chalençon, c'est son lieu privé. On parle de palais, mais avant-tout c'est son lieu privé, c'est chez-lui. Il y vit. Il a voulu montrer son lieu, moi j'y ai emmené mon savoir-faire. Ce n'était pas le bon timing", reconnait Christophe Leroy.
Lorsque le journaliste rappelle que 38 personnes (sans le personnel) étaient rassemblées au palais Vivienne, le cuisiner interroge : "Beaucoup de gens ont des appartements de 565 m2 ?".
Impossible de parler de l'affaire sans évoquer la défense lunaire de Pierre-Jean Chalençon, qui assurait que ce dîner clandestin était un "énorme poisson d'avril". "Il a été maladroit (...) D'abord il se fait piéger d'être enregistré, chose qu'on ne lui dit pas, mais deuxièmement il est très maladroit. Mais Pierre-Jean, que j'aime beaucoup, est un homme de grande qualité, un homme de culture, a ce tempérament juvénile d'en dire toujours trop. Et de trop parler. Ça fait aussi partie de lui, c'est sa personnalité. Je n'ai pas à la juger, mais je ne la cautionne pas", a-t-il défendu.
Christophe Leroy était un poil plus irrité en entendant son ami à la télévision. "Je me dis : 'Quel con ! Quel con, Pierre-Jean'. Je lui dis, je l'appelle. Je lui dis 'ferme ta gueule, tu fais quoi là ?'. Mais c'est fait, c'est trop tard. Et après, y'a le déballage qu'on connait. Que voulez-vous faire ? Il n'y a rien de grave, je n'ai tué personne", relativise-t-il. Si de tels propos auraient pu briser une amitié, Pierre-Jean Chalençon et Christophe Leroy avaient prévu de boire un verre ensemble ce week-end.
Notons que les gardes à vue de Christophe Leroy et de Pierre-Jean Chalençon ont été levées vendredi en fin de journée. Les deux hommes, ainsi que l'épouse du chef, ont été interrogés plusieurs heures par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) en charge de l'enquête.
Leurs gardes à vue, débutées dans la matinée, "ont été levées pour poursuite d'enquête", a indiqué le parquet de Paris en fin de journée à l'AFP. "À ce stade des investigations, aucun élément ne permet de mettre au jour la participation d'un membre du gouvernement aux repas qui font l'objet de cette enquête."