Claude Brasseur s'en est allé rejoindre paisiblement ses nombreux amis du cinéma français, déjà au paradis.
La mort du grand acteur, césarisé à deux reprises - en 1977 pour Un éléphant ça trompe énormément (meilleur acteur dans un second rôle) et en 1980 pour La Guerre des polices (meilleur acteur) a été annoncée dans l'après-midi du 22 décembre 2020, par son agent à l'AFP. La famille de Claude Brasseur a quant à elle publié un communiqué, qui dit : "Claude Brasseur est décédé ce jour dans la paix et la sérénité entouré des siens. Il n'a pas été victime du Covid. Il sera inhumé à Paris dans le respect des règles sanitaires et reposera aux côtés de son père, au cimetière du Père-Lachaise à Paris. L'acteur de La Boum ou encore de Camping retrouvera ainsi son célèbre père, avec qui les relations n'avaient pas été faciles, tout comme avec sa maman Odette Joyeux, également actrice.
Suite à l'annonce du décès de Claude Brasseur, les hommages se sont multipliés sur Twitter et Instagram et une image ne cesse de revenir, celle de l'affiche de Nous irons tous au paradis, sorti en 1977. Ce choix ne doit rien au hasard puisque les acteurs principaux du film sont tous décédés : Jean Rochefort et Victor Lanoux en 2017 et Guy Bedos en mai dernier. "L'équipe est au complet. Et certainement au Paradis. Décidément 2020 année de M. #claudebrasseur", a par exemple écrit Arthur sur sa page Instagram.
Issu d'une lignée de comédiens, Claude Brasseur a marqué six décennies de cinéma et de théâtre français, en plus de 110 films, côtoyant Marcel Carné, François Truffaut, Claude Sautet ou Yves Robert.
C'était "un de nos grands et solides comédiens", a salué l'ancien président du festival de Cannes, Gilles Jacob, sur Twitter. "L'éléphant d'Yves Robert, c'était lui. Un éléphant qui ne se trompait pas, qui vous regardait bien en face", a-t-il ajouté.
Aussi populaire que touche-à-tout, l'ancien du Conservatoire qui a tourné avec des figures de la Nouvelle Vague comme François Truffaut ou Jean-Luc Godard, était à l'aise dans les comédies aussi bien que dans des polars. Sans oublier le théâtre, pour celui qui a joué plusieurs centaines de fois Le Dîner de cons.
Et chaque génération retiendra son Brasseur. Il restera pour avoir incarné "Vidocq" à la télévision dans les années 1970 autant que pour son rôle du père de Sophie Marceau dans La Boum dans les années 80. Plusieurs décennies après, Claude Brasseur était encore parfois arrêté dans la rue par des passants, pour avoir "des nouvelles de Sophie", s'amusait-il.
Ensuite, Claude Brasseur ne cessera jamais vraiment de tourner, sur les planches comme sur les plateaux.
Sa voix rocailleuse, son sourire bienveillant sont tout aussi familiers au public des années 2000, et pour les plus jeunes, il restera comme Jacky Pic, casquette rouge vissée sur la tête, le doyen de la bande de Camping et de ses suites.
Son comparse des Flots bleus, Franck Dubosc, a fait part de son émotion sur Instagram : "Je t'embrasse un dernière fois mon Claude".
Sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnalités du cinéma ont salué la mémoire de Claude Brasseur, de Mathieu Kassovitz ("Nous irons tous au paradis") à Jean Dujardin ("Au revoir mon beau et talentueux Claude") en passant par José Garcia ("Décidément cette année de merde emporte ce qu'il y avait de meilleur et de plus FUN au monde repose en paix mon ami... que de merveilleux moments passés ensemble").