Les fans de Coldplay qui ont assisté au concert du groupe britannique le 8 octobre 2011 à Johannesburg, en Afrique du Sud, vont enfin comprendre le délire qui a pris Chris Martin et ses copains, lorsque ceux-ci se sont pointés sur scène avec des... têtes d'éléphants. Car il ne s'agissait pas que d'un hommage fun et déjanté à la beauté sauvage des lieux et au patrimoine de la savane à préserver, mais aussi du motif central du nouveau clip des Anglais, pour le morceau Paradise - second extrait de l'album Mylo Xyloto à paraître le 24 octobre.
Après le clip entre BASF et Banksy de Every teardrop is a waterfall et son impressionnant travail en stop motion, premier single très Viva la vida-esque, c'est à nouveau Mat Whitecross que Coldplay a embarqué pour un safari libérateur. Mat Whitecross, cinéaste qui s'est signalé avec Sex & Drugs & Rock & Roll, biopic sur l'icône new wave Ian Dury, auparavant éditeur du remarquable 9 Songs de Michael Winterbottom et réalisateur de documentaires dont le formidable Road to Guantanamo, mais aussi réalisateur du clip Every teardrop is a waterfall et, douze ans plus tôt, du... premier clip de Coldplay, Bigger Stronger, en 1999, bien avant la superstarisation du groupe !
A propos de cette expérience, Mat Whitecross se remémorait en 2009, dans une interview-portrait pour le London Evening Standard : "Leur maison de disques voulait qu'ils portent des lunettes noires et se déplacent au ralenti, eux voulaient juste être filmés avec l'air de cons. Et c'est ce qu'on a fait. Je me souviens avoir poussé Chris Martin dans Londres dans un chariot de supermarché." Quant à Chris Martin, il se rappelle que son ami Mat Whitecross avait initialement prévu le clip pour Spies, et non Bigger Stronger. Depuis, Mat Whitecross n'a pas perdu de vue le groupe, réalisant notamment pour lui les clips de Lovers in Japan, Christmas Lights ou encore, dernier né de leur collaboration, Every teardrop is a waterfall. Ce qui explique qu'on retrouve dans Paradise des éléments similaires à ce dernier, dénotant la signature de Mat Whitecross, tels les graffitis, les insertions de lyrics à l'écran, les contrastes...
Douze ans après la première association, le décor, les moyens et la notoriété sont certes différents, mais le penchant pour le délire est intact, dans Paradise. Après un générique digne de National Geographic faisant apparaître des silhouettes emblématiques (des gnous) de la savane sur l'orange sanguine d'un coucher de soleil, un humanoïde éléphant. D'abord emprisonné dans un zoo londonien, puis évadé et à l'assaut de la jungle urbaine pour quitter le pays et rejoindre la vie sauvage. Des aventures - à vélo, en train, en avion, en monocycle - dignes de Madagascar, qui s'achèvent en groupe, pardon : en troupeau dans la savane, puis sur la scène de Johannesburg avec la fameuse séquence live footage. Un clip attendrissant et rafraîchissant, délicieusement infantile, où l'on voit Chris Martin retirer son masque juste une fraction de seconde. Le retour à la vie sauvage de Coldplay.
Ah, et pour ce qui est des papillons sur la pochette de Paradise, on devrait les retrouver plus tard, le groupe ayant invité ses aficionados hispaniques à fabriquer leur propre papillon pour le 24 octobre et un tournage à Madrid...
Coldplay, qui sera en concert à Paris en décembre, a décidé de publier sur son site officiel un extrait de Mylo Xyloto par jour jusqu'à parution de l'album, le 24 octobre. C'est ainsi qu'on vient de découvrir le duo des Anglais avec la Barbadienne Rihanna sur Princess of China.
G.J.