Le 8 février 2019, lors de l'audience à la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, la relaxe avait été requise contre les accusatrices et les médias, dans le viseur de Denis Baupin après sa plainte pour diffamation. Il avait intenté ce procès après le classement sans suite – survenu en mars 2017 – de l'enquête menée par la justice à la suite des révélations datant de mai 2016, quand Mediapart et France Inter avaient publié des articles faisant état d'accusations d'agressions sexuelles ou de harcèlement. La justice a tranché !
Comme le rapporte l'AFP, ce 19 avril 2019, la justice a relaxé les journalistes poursuivis en diffamation pour avoir donné la parole à des femmes accusant Denis Baupin d'agressions sexuelles et de harcèlement, et elle a également relaxé ces femmes. Débouté, l'ancien député écologiste et mari de l'ancienne ministre Emmanuelle Cosse a en outre été condamné pour procédure abusive à verser 500 euros de dommages et intérêts à chacun des prévenus qui en avaient fait la demande.
Dans la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, dite "chambre des libertés", les femmes accusées ont dit leur soulagement de voir "la fin d'un cauchemar", la "reconnaissance" de leur souffrance. Elles ont remercié aussi Mediapart et France Inter d'avoir "écrit une page de l'histoire des femmes". Du côté de Denis Baupin, qui avait dit vouloir "laver son honneur", il n'est jamais venu à l'audience et son absence a été taclée par la procureur, qui avait le 9 février salué "le courage" des femmes venues à la barre, requérant la relaxe de tous les prévenus. Lors de l'audience du 8 février, l'ancienne ministre écolo Cécile Duflot avait fait des révélations sur une agression sexuelle supposée de la part de Denis Baupin.
Selon les médias poursuivis, ce procès restera comme celui de la "fin de l'omerta" pour des femmes en proie à la domination masculine et dont la parole a été libérée.