Denis Podalydès : "Nicolas Sarkozy, dommage qu'il ne soit pas de gauche" !
Publié le 13 mai 2011 à 17:41
Par Samya Yakoubaly | Rédactrice
Cinéphile, elle adore regarder des bande-annonces et des moments historiques à la télévision. Le prochain James Bond ou le discours d’investiture de Barack Obama lui donnent les mêmes frissons.
Image du film La Conquête avec un casting étonnant Image du film La Conquête avec un casting étonnant
Danis Podalydès
Nicolas Sarkozy
La bande-annonce du film La Conquête
Image du film La Conquête avec Samuel Labarthe joggant comme Villepin
Image du film La Conquête avec Denis Podalydès en Nicolas Sarkozy
Image du film La Conquête
Image du film La Conquête avec Denis Podalydès/Sarkozy et Florence Pernel/Cécilia
La magazine Elle du 13 mai 2011
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Le 18 mai, le festival de Cannes va assurer la projection de La Conquête (hors compétition), le film événement qui retrace l'histoire de Nicolas Sarkozy, "un homme qui conquiert le pouvoir et perd sa femme" selon les mots du scénariste Patrick Rotman, lors de la campagne présidentielle de 2007. Une telle oeuvre va faire du bruit, elle a déjà commencé à en faire beaucoup d'ailleurs. Le sujet fascine, l'homme qu'est le président de la République aussi.

C'est la première fois qu'un chef d'Etat en exercice va se voir sur grand écran dans la peau d'un autre, Denis Podalydès en l'occurence. Si l'acteur, sociétaire de la Comédie-Française, n'était pas le premier choix des producteurs, il n'a pas pris sa performance à la légère. Chacun de ses entretiens est manifeste d'un enthousiasme débordant. Dans le magazine Elle, il revient sur l'aventure de La Conquête : "Pour les essais, [...] la maquilleuse m'a passé le crâne au cirage noir, et je me suis lancé avec l'envie farouche de convaincre."

La performance met la pression, mais a également amusé Denis Podalydès ; "On s'est amusés comme des enfants à la récré. Moi je suis Sarko, toi t'es Villepin et toi Guéant ! Quand Bernard Le Coq qui joue Chirac, alors qu'il n'est pas très grand, arrivait perché sur des chaussures de drag-queen, c'était magnifique." Pour information, le casting de La Conquête se détaille ainsi : Hippolyte Girardot est Claude Guéant, Samuel Labarthe est dans la peau de Dominique de Villepin, alors que Cécilia Attias est jouée par Florence Pernel - compagne du scénariste de La Conquête, Patrick Rotman -, Pierre Charon par Dominique Besnehard, et Rachida Dati par Saïda Jawad, la compagne de Gérard Jugnot.

Avant d'incarner le futur président de la République, Denis Podalydès avait un objectif : "ne pas tomber dans l'imitation." Il faut dire que certains journalistes, de Libération précisément, voient déjà le film comme "un bal des sosies", le film est plus que jamais attendu au tournant. Cependant, Denis Podalydès ne s'inquiète pas des pré-critiques pour le moment : "Je n'ai pas encore vu le film mais, sur les images que j'ai regardées, je ne vois pas Sarkozy, je me vois moi... avec une perruque." Dans Version Femina, il avait également déclaré voir Sarkozy comme un "boxeur épuisé".

Et Nicolas Sarkozy a-t-il vu lui, le film ? Le chef d'Etat s'épargne le visionnage de La Conquête pour "protéger sa santé mentale", lit-on dans Télérama. Sa femme, Carla Bruni, enceinte de quatre mois, a quant à elle déclaré sur RTL qu'elle irait le voir.

Un rencontre entre le vrai et le faux Sarkozy a eu lieu, mais pas pour parler du film. Il s'agissait d'un entretien informel, pour parler de cinéma en général. Dans l'émission Sept à huit, Denis Podalydès a précisé avoir rappelé au président qu'il était de gauche pour créer une distance. Cela ne veut pas dire qu'il méprise l'homme qu'il est, précise-t-il dans Elle : "C'est un type qui peut être sympathique et attachant. On peut très bien penser ça sans trahir ses idées. [...] Sarkozy est un homme d'action et de synthèse incroyablement brillant. Dommage qu'il ne soit pas à gauche."

D'une franchise bienvenue, Denis Podalydès ne s'encombre pas d'un langage polissé. Sa réaction est la même par rapport au festival de Cannes et il attend de voir les réactions cannoises, tout en étant vacciné contre les effets de la Croisette depuis Bienvenue en Suisse, de Léa Fazer : "La veille, j'étais le roi du monde, le lendemain, le film s'est fait descendre et plus personne ne me parlait, j'avais l'impression d'un cordon sanitaire autour de moi..."

Prochainement, c'est dans un autre univers que l'on verra Denis Podalydès, celui de son réalisateur de frère, Bruno. Mais il n'en dira pas mot pour le moment car son frère, "c'est sacré".

Retrouvez l'intégralité de l'entretien dans le magazine Elle du 13 mai 2011.

SY
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