Choisir le réalisateur de La Chute, oeuvre choc sur les derniers jours d'Hitler, pour réaliser un biopic sur Lady Di a paru surprenant pour bon nombre de spectateurs et d'observateurs. Le cinéaste allemand Oliver Hirschbiegel, audacieux, revient sur ce long métrage dans lequel Naomi Watts incarne la princesse et explique de son point de vue les raisons de l'échec de Diana.
En 2013, Naomi Watts débarque sur les écrans de cinéma dans la peau de la regrettée et iconique Lady Diana. L'accueil du film est glacial de la part de la presse internationale, et le film ne rapporte que 21 millions de dollars au box-office mondial. Deux ans après, le réalisateur revient sur cet échec dans une interview pour The Independent.
"Quand j'ai lu le script, je savais que c'était une vision inhabituelle de la vie de Diana. C'était une histoire d'amour et je ne connaissais rien de son idylle avec le docteur Hasnat Khan. Je me suis dit : 'Je veux faire ça !' Bien sûr, je savais que je prenais des risques, c'est Diana !", explique le réalisateur Oliver Hirschbiegel, qui n'a jamais eu peur de se frotter à Adolf Hitler pour le cinéma. Il ajoute : "J'aime les bons challenges."
Un metteur en scène motivé et talentueux, une actrice acclamée et une figure légendaire, pourquoi le film a-t-il été un échec, alors ? "Le problème de base avec Diana, c'est qu'on s'est concentrés sur l'histoire d'amour. C'était une erreur. Nous aurions dû montrer la grande histoire. Je pense que j'aurais dû oser aller plus en profondeur de son personnage. Elle était bien plus étrange et torturée qu'on le voit dans le film. Elle avait beaucoup de facettes - négatives, de curieuses façons de se comporter... Disons qu'il y avait plus de niveaux dans cette héroïne que ceux qu'on a pu montrer. Peut-être que c'est impossible de faire ça dans un film."
La famille royale n'a pas réagi au film. "Vous savez, ils ne commentent jamais. Il est possible qu'ils aient aimé le film. Je crois que le portrait de Diana qui est fait est positif. J'aime regarder cette Diana. Je l'aime toujours beaucoup", confie le cinéaste. Oliver Hirschbiegel n'est pas rancunier vis-à-vis de la presse britannique : "On m'a traité avec gentillesse. On ne m'a pas attaqué. On a attaqué le scénariste Stephen Jeffreys et aussi Naomi Watts, assez souvent. On ne m'a jamais reproché le fait d'être allemand."
Oliver Hirschbiegel pourra se consoler avec l'accueil bien plus chaleureux du film 13 Minutes. Présenté au festival d'Edimbourg, ce drame sur l'homme qui a tenté de tuer Hitler a reçu une standing ovation.