On se souvient des larmes de Michel Drucker lors de l'annonce de la mort de Johnny Hallyday et son émotion est toute aussi grande face à la disparition d'Alain Delon. Le monstre du cinéma s'est éteint à l'âge de 88 ans et l'homme de télévision a souhaité parler de lui dans le sublime numéro du Parisien daté du 19 août. L'animateur a voulu témoigner de toute la générosité du grand acteur.
Les deux hommes se sont connus dans les années 1960, lorsque Michel Drucker était jeune journaliste. Il témoigne : "Je l'ai au départ bien connu quand il tournait avec Jean-Pierre Melville. En particulier sur le tournage du Samouraï, en 1966. C'était un immense acteur, qui a tourné de grands films, il faut se souvenir de ses films avec Visconti, Joseph Losey, Melville..."
Jean-Pierre Melville pour qui Alain Delon a eu un geste sublime, méconnu de tous. Afin de faire taire les mauvaises langues et témoigner du fait que l'immense star disparue était un homme "chaleureux, heureux", Drucker raconte des anecdotes émouvantes. "Il fallait connaître le mode d'emploi, car il avait un caractère particulier. Mais il était toujours là quand on avait besoin de lui. Quand mon frère Jean, avec qui il était très ami, est mort il y a vingt-deux ans, il était bouleversé mais il m'a appelé pratiquement tous les soirs pendant plusieurs mois pour savoir si je dormais bien ! Et je vais vous raconter quelque chose que je n'ai jamais confié auparavant : quand Melville est mort en 1973, j'ai revu sa veuve, Florence, six mois après, et elle m'a dit : 'Jean-Pierre me manque beaucoup, mais heureusement qu'Alain est là.' Il lui a envoyé un chèque tous les mois pendant plusieurs années, il la soutenait financièrement, il ne l'a jamais laissée tomber. Quand il aimait, il était extrêmement fidèle", raconte-t-il. Une preuve de sa grande générosité.
Alain Delon a poussé son dernier souffle à Douchy comme il l'a toujours voulu. C'est là aussi qu'il voulait être enterré, auprès de ses chiens. La préfecture du Loiret avait donné un accord de principe. Ces éléments doivent être confirmés par la démarche de la famille avec notamment le certificat de décès. En tout cas, les adieux à l'icône du cinéma devraient se faire dans la plus stricte intimité familiale en la chapelle de Douchy comme l'ont fait savoir nos confrères de Gala : "Conformément à ses dernières volontés, il n'y aura pas d'hommage national organisé mais 'une cérémonie hommage métier', dans une église à Paris, qui devrait se tenir fin septembre, en présence des amis du métier", ajoutent également nos confrères.