Depuis la découverte par une promeneuse, ce dimanche 31 mars, des ossements du petit Emile (2 ans et demi) à proximité du Haut-Vernet, une question prédomine : comment les enquêteurs ont-ils pu passer à côté du corps du petit garçon lors de leurs si nombreuses recherches ? Organisées dès le soir de sa disparition, le 8 juillet dernier, les battues avaient rassemblé des centaines de personnes, venues de la France entière, pour tenter de retrouver le garçonnet qui avait échappé à la surveillance de ses grands-parents.
Les bénévoles étaient cependant revenus bredouilles, tout comme les dizaines de gendarmes qui avaient pris la suite des recherches. Mais également, et c'est plus intriguant... comme les chiens, utilisés dans ce genre de cas par les forces de l'ordre pour tenter de retrouver les personnes disparues ! Si certains avancent que cela pourrait donc signifier que le corps a été déposé à cet endroit récemment, le procureur d'Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon, a tenu à nuancer cette hypothèse lors d'une conférence de presse donnée mardi 3 avril.
Rappelant que les "températures avoisinaient les 30 degrés à l'ombre" dans les jours qui ont suivi la disparition du petit garçon, il a expliqué que cela a pu "perturber" les chiens, peu habitués à travailler dans une telle chaleur et sur des terrains "escarpés, à la végétation dense, à la topographie difficile, et avec des pentes naturelles à 30%".
"Ces températures ont pu altérer l'efficacité des chiens pisteurs", a-t-il expliqué. Il faut dire que selon les confidences du colonel Pascal Ségui au Figaro, "90% du cheptel est composé de berger malinois, des 'chiens rustiques, loyaux, intelligents et joueurs'", et 10% de springers, bergers allemands ou Saint-Hubert, "plus performants en zone urbaine". Et si leur odorat n'est pas particulièrement affecté par les températures, c'est surtout leur envie de jouer, car toutes les recherches leur sont indiquées comme un jeu, qui pourrait avoir été moins forte.
Le temps sec, également, pourrait avoir légèrement empêché les molécules d'odeur de se fixer et pourrait avoir gêné les chiens, utilisés dans les premiers jours de recherches avant d'être remplacés par une autre brigade canine, spécialisée cette fois dans la recherche de cadavres. Formés durant de nombreuses semaines, celle-ci n'a en revanche pas travaillé sur la zone selon le procureur : "Ces chiens spécialisés dans la recherche de cadavre, je peux dire avec certitude qu'eux n'ont pas couvert la zone dans laquelle les ossements ont été découverts. Les enquêteurs se sont à cet instant concentrés sur des points d'intérêt essentiel", a-t-il expliqué.
Le mystère reste donc entier, mais pourrait bien connaître de nouvelles avancées dans quelques jours, avec les conclusions de l'IRCGN (Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale) de Pontoise, qui vont sûrement apporter de nouveaux éléments à l'enquête...