Les bientôt trois semaines passées ont dû être insoutenables pour la famille du petit Émile, 2 ans et demi, disparu dans le Haut-Vernet, le 8 juillet dernier. Et pour les enquêteurs, la pression est forte, parfois difficile à tenir. Dans les colonnes de Midi Libre, des spécialistes des enquêtes, parmi lesquels le colonel de gendarmerie Éric Emeraux, ancien patron de la SR de Montpellier, se livrent sur les difficultés d'une telle affaire. Une "phase psychologique" très dure pour les enquêteurs et une angoisse, pensée obscure qui ne quitte pas la tête. Jusqu'ici, les résultats ne sont toujours pas là. Mais si l'homme assure que l'on peut avoir "des hauts et des bas", pas de là à "être découragé pour une disparition d'enfant". "Je ne l'ai jamais vu", détaille un enquêteur de la PJ.
Même son de cloche chez le colonel Emeraux. "Qu'on soit policier ou gendarme, on a aussi toujours le culte de la mission, ce truc qui tourne en arrière-plan et qui psychologiquement ne nous lâche pas", fait-il savoir à nos confrères. Mais quand une affaire s'étale sur le temps, une angoisse est plus que présente dans leurs têtes. La peur de se retrouver face une enquête sans réponse. "Ce sont des dossiers qui humainement tiennent énormément à coeur, même si, par moments, on a cette angoisse de se demander si ce n'est pas le dossier de notre carrière que l'on ne va pas réussir à élucider", admet ainsi un commandant de la PJ.
Près de trois semaines après la disparition du petit Émile, au Vernet, les gendarmes de la section de recherche de Marseille semblent toujours peiner à privilégier une hypothèse, n'ayant toujours pas la moindre trace du garçonnet. Depuis quelques jours, les recherches et fouilles ont néanmoins repris sur le terrain. Agaçant parfois les habitants. Grâce à l'ouverture d'une information judiciaire, ce sont de nouveaux moyens qui ont été déployés sur le secteur. Notamment, avec le soutien de drones et de chiens spécialisés dans la recherche de cadavres.