Le 8 juillet paraît si loin. Et le petit Émile, 2 ans et demi, reste toujours introuvable. Du côté du Haut-Vernet, hameau où le petit garçon a disparu alors qu'il était auprès de ses grands-parents, on avait retrouvé le calme pendant 13 jours. Les enquêteurs avaient délaissé le terrain, se focalisant sur les preuves qu'ils ont entre les mains, dans les bureaux à Marseille. Mais depuis quelques jours, les fouilles ont repris au Haut-Vernet, alors qu'une information judiciaire a été ouverte. Et de nouveaux moyens ont été deployés par les deux juges d'instruction qui ont repris l'affaire. Au village, quelques habitants ne cachent pas leur agacement, et prennent même certaines étonnantes précautions...
Si quelques habitants se plaignent du bruit, notamment depuis la présence de drones dans le secteur – "'Le drone la nuit, c'est infernal', s'agace Pauline [le prénom a été changé]. Cette habitante a été réveillée à 1 heure par le bourdonnement de l'appareil qui, depuis, ne cesse de voler au-dessus des têtes des 25 habitants", écrit Le Parisien – un habitant, lui, prend de surprenantes précautions. Ancien moniteur de ski, Bernard monte souvent au Haut-Vernet. Mais depuis la disparition d'Émile, il a quelque peu changé ses habitudes lorsqu'il s'y rend. Désormais, il éteint son téléphone. Pourquoi ? Afin d'éviter qu'on le borne. "On ne sait jamais, tout peut paraître suspect", affirme-t-il.
Nos confrères du Parisien décrive l'homme de 69 ans comme aimant raconter des histoires au bistrot du Vernet. Ainsi, il partage le récit du crash de la Germanwings, qui a marqué aussi ce village, ainsi que celle de Joseph Marro. Cet homme, qualifié de troisième "tête" de la French Connection, organisation criminelle à la tête du trafic d'héroïne entre Marseille et les États-Unis. Un homme qui aurait eu une maison au Vernet, selon l'ancien moniteur de ski. Et qui venait s'y mettre à l'abri. Autant d'histoires partagées par Bernard, à laquelle doit désormais s'ajouter tristement la disparition si mystérieuse d'Émile.