Le grand-père maternel du petit Émile, 2 ans à l'époque de sa disparition en juillet dernier dans le Haut-Vernet, revient dans l'actualité depuis la révélation selon laquelle il a été cité en tant que témoin dans une enquête sur des violences soupçonnées dans une communauté religieuse du Nord où il avait été éducateur. Comme l'explique BFMTV qui dévoile cette information, l'homme n'avait pas été mis en examen pour cette affaire qui remonte à 2018 et avait été entendu comme témoin, mais elle apporte un éclairage supplémentaire à l'enquête sur son petit-fils qui reste sans réponse depuis neuf mois.
Depuis plusieurs mois, les enquêteurs sont dans la phase longue de leur travail. Ils épluchent tous les éléments à leur disposition. Sur les différentes pistes toujours à l'étude - celle des ouvriers et de la dalle en béton ainsi que celle de l'agriculteur qui conduit trop vite ont été écartées -, d'autres demeurent très sensibles, notamment l'angle familial. Les informations sur l'attachement de la famille nombreuse d'Émile à une pratique traditionaliste de la religion catholique a suscité beaucoup de réactions, au grand dam des parents et proches de l'enfant. Ces nouvelles informations mettent en lumière d'abord et avant tout l'homme qu'était le grand-père d'Émile et qui avait sous sa surveillance son petit-fils avant qu'il ne disparaisse dans le paisible village du Haut-Vernet.
Comme tous les autres membres de sa famille, le père de Marie, la maman du petit Émile, a fait l'objet de recherches sur ses antécédents judiciaires. Décrit depuis les débuts de l'enquête sur la disparition d'Émile comme franc, rigoureux et droit voire autoritaire, sanguin et colérique, il a été cité comme "témoin assisté" dans une affaire ancienne, une information qui n'a pas été cachée : "Naturellement, nous avons travaillé dessus et rapidement, nous avons compris que cela n'avait aucun lien avec la disparition de l'enfant", précise à BFM DICI une source qui suit l'affaire Émile depuis la première heure. "Ce qui lui est reproché n'est pas extrêmement clair. On cherche justement à déterminer ce qui s'est passé à l'époque. L'absence de lien avec la disparition d'Émile est certaine mais c'est ce que cela induit en termes de personnalité qui intéresse aujourd'hui", précise une autre source judiciaire.
Bien avant d'être le grand-père scruté dans tous les médias, le papi d'Emile a suivi une formation d'ecclésiastique au début des années 1990 à Liévin dans le Pas-de-Calais. Fervent catholique pratiquant et déjà traditionaliste, il intègre la communauté de Riaumont, dans laquelle se trouve notamment un village d'enfants. Cependant, en 2010, une information judiciaire est ouverte pour des soupçons de maltraitance ou de violences sexuelles au sein de la communauté religieuse.
Le grand-père d'Émile a été entendu par les enquêteurs en 2018 à ce sujet, dans le cadre d'une enquête de la police judiciaire de Lille pour des violences volontaires à Riaumont. Selon BFMTV, il avait reconnu à l'époque avoir "parfois donné des gifles, mais ce n'était pas souvent". Interrogé sur des coups de poing ainsi que des punitions physiques de nuit dénoncées par certains enfants, l'homme avait assuré que c'était "totalement faux" : "Les coups de pied, oui, j'en ai mis au derrière. Les gifles, j'en ai mises quelques-unes. Les coups de poing, j'en ai mis quelques fois, mais par exemple au niveau des épaules", avait-il expliqué aux enquêteurs.
Le prêtre toujours en activité assure ne pas avoir "constaté d'actes de violences" de la part du grand-père d'Émile : "Sinon, il faudrait qu'on m'accuse moi aussi. J'ai déjà vu des prêtes péter un plomb et être repris sévèrement par le père Revet. Mais pas de sa part. Ou alors, je ne m'en souviens plus...", a-t-il ajouté.
Un pensionnaire de l'établissement sera plus précis, il souligne autant ses bons souvenirs que la sévérité de celui qui les a encadrés pendant un an ou deux : "C'était le plus strict des éducateurs. (...) Il nous faisait faire beaucoup de sport, des travaux manuels. Il était assez autoritaire, plus que les autres. Il exigeait beaucoup le silence en salle d'étude, en rang avant de rentrer en classe. Il était plus à cheval sur la discipline que les autres. (...) Il ne tolérait pas l'insolence. Il donnait des punitions qu'on n'aurait pas eues avec d'autres. Un jour, il m'a fait attendre à genoux au coin. Cela me touchait sur le moment mais le soir je n'y pensais plus." Un témoignage au cours duquel il assure ne pas avoir été témoin ou victime de violences directement. Il souligne aussi qu'il pouvait être accessible et, bon joueur de foot, apprécié sur certaines activités.
Des témoignages connus donc par la justice et sur lesquels les enquêteurs sont actuellement en train de travailler afin de trouver des éléments pour résoudre l'insoutenable mystère de la disparition du petit Emile.