De nombreux témoignages font un portrait agressif voire dangereux de Cédric Jubillar, actuellement en détention provisoire pour homicide par conjoint. Cependant, l'enquête sur la disparition de son épouse Delphine dans la nuit du 15 au 16 décembre 2022 a manqué de preuves matérielles. Aucun corps n'a été retrouvé depuis cet hiver-là, ni aucune scène de crime. Les magistrates chargées de l'instruction ont toutefois obtenu récemment des analyses qui vont dans le sens d'un moment de violence durant cette nuit pendant laquelle plus personne n'a eu de nouvelles de l'infirmière de Cagnac-les-Mines : l'expertise technique des lunettes de la victime.
Le Parisien a obtenu des détails des analyses des lunettes de Delphine Jubillar qui prouvent qu'une force extérieure a brisé la monture. "Les examens et essais réalisés permettent de conclure que les dommages observés sur la paire de lunettes de Delphine Jubillar sont la conséquence d'efforts dynamiques (...) Les efforts ont été appliqués de l'extérieur vers l'intérieur", écrivent les experts de la DGA (Direction générale de l'Armement). De son côté, son époux avait clamé aux gendarmes que cette paire était déjà très vieille et usée.
Une preuve matérielle formelle qu'une force a cassé les lunettes de la trentenaire, maman de deux enfants. Associé avec le fait que le fils du couple, Louis, a entendu ses parents se disputer lors de la dernière soirée où Delphine Jubillar a été vue vivante, cela prouve qu'il a certainement eu également, au-delà de cris et de mots, de la violence physique. Pour maître Mourad Battikh, avocat des proches de l'infirmière, cela conforte la thèse de l'accusation : "Contrairement à ses dénégations, nous sommes désormais sûrs, grâce à cette expertise, qu'une violente dispute a éclaté au sein du domicile familial le soir de la disparition de Delphine. Cédric Jubillar va devoir s'expliquer. La fuite en avant prend fin pour lui. Il est temps qu'il dise où il a caché le corps pour permettre à la famille de faire le deuil comme il se doit."
Pour l'avocat, un mobile s'est dessiné, après plus de quinze mois de recherches : le peintre-plaquiste, colérique et humiliant, n'aurait pas supporter voir sa femme vouloir le quitter et refaire sa vie avec un autre. Selon, l'homme de loi, le présumé coupable aurait donc commis l'irréparable, ne sachant plus comment reconstruire sa vie de famille. L'expertise psychiatrique qui vient également d'être versée au dossier judiciaire s'inscrit dans cette théorie.
Cédric Jubillar reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.