Dominique Strauss-Kahn contre-attaque et accuse à son tour Nafissatou Diallo : il lui réclame "au moins un million de dollars" de dommages et intérêts.
Dans la procédure civile qui oppose l'ancien directeur général du Fonds monétaire international à Nafissatou Diallo, la défense accuse la femme de chambre d'avoir "en toute connaissance de cause, et intentionnellement, faussement affirmé qu'il l'avait agressée sexuellement le 14 mai 2011". Dans ce document de 17 pages, Dominique Strauss-Kahn accuse Naffissatou Diallo de "poursuites calomnieuses", d'"abus de procédure" et de "diffamation". Il lui reproche son emprisonnement et le fait de lui avoir "volontairement infligé une souffrance émotionnelle."
Cette manoeuvre intervient quinze jours après que le juge Douglas McKeon du tribunal du Bronx a refusé de classer la plainte de Nafissatou Diallo. Peine perdue pour le camp DSK qui a tenté de faire valoir au moment des faits qui lui sont reprochés. "Notre demande de classement de la plainte a été rejetée. La procédure se poursuit, nous avions donc l'obligation de répondre à ses accusations, de préciser notre défense", a expliqué à l'AFP l'avocat américain de Dominique Strauss-Khan, William Taylor.
Du côté de l'accusation, on dénonce un "stratagème désespéré" : "C'est un coup de publicité, un nouvel effort de ses avocats pour éloigner l'attention de ce qui s'est vraiment passé", écrit l'avocat de Diallo, Douglas Widgor, dans un communiqué. Mais DSK persiste et rappelle qu'au moment des faits, il était "considéré par certains comme le prochain président français", que la relation sexuelle du Sofitel était "mutuellement consentie", sans "violence ni contrainte" et que Nafissatou Diallo n'a pas été blessée.
Pour justifier sa souffrance psychologique, DSK rappelle qu'il a été "soumis à une fouille dégradante et humiliante ; photographiée nu ; et forcé de fournir des échantillons pour l'enquête". Cette plainte a eu pour conséquences la "perte de son emploi de directeur général du FMI et d'autres opportunités professionnelles", à commencer par sa carrière politique et son probable destin présidentiel. On se souvient aussi que la venue de DSK à l'université de Cambridge en mars dernier pour donner une conférence avait soulevé . Persona non grata au PS (le tollé de l'anniversaire de Julien Dray), réputation ruinée, carrière politique enterrée... Un préjudice estimé à "au moins un million de dollars" par le camp DSK qui réclame aussi, selon l'AFP, des dommages "punitifs" d'un montant non précisé.
Cette affaire complique également celles de sa femme : Anne Sinclair, actuelle directrice éditoriale de la version française du Huffington Post, a dû mettre un terme à sa récente collaboration avec la chaîne BFM TV... On est cependant très loin des gros soucis new-yorkais et lillois de son mari.