Après Justin Trudeau, Mike Pence, Shinzo Abe ou encore Emmanuel Macron, Elizabeth II allait-elle ajouter son nom à la liste des personnalités victimes de la poigne de fer de Donald Trump ? Bien connu pour sa poignée de main déraisonnablement brutale, le président américain a au contraire fait preuve de délicatesse envers la reine d'Angleterre, lorsque celle-ci l'a accueilli lundi 3 juin 2019 sur la terrasse ouest du palais de Buckingham. Mais le POTUS, débarqué quelques instants de Marine One avec son épouse Melania, a quand même fait le buzz.
Les images de ce moment heureusement bref – car Donald peut aussi garder la main de son vis-à-vis en otage pendant une vingtaine de secondes –, à l'entame de la visite officielle de trois jours du couple présidentiel américain à l'occasion du 75e anniversaire du Débarquement, ont suscité de nombreux commentaires amusés sur internet autour du thème : "Donald Trump et Elizabeth II ont-il fait un 'check' ?" En cause, l'impression visuelle donnée par le spectacle de la main toute menue de la monarque de 93 ans et 1,63 m disparaissant dans la grosse paluche du colosse de 1,90 m et 110 kg, une illusion d'optique pouvant faire penser à un "check" – ce fameux geste de salutation contre poing contre poing.
En vidéo, il apparaît plus clairement qu'il n'en est rien et qu'il ne s'agit que d'une poignée de main un peu spéciale entre un Donald Trump sans doute plus intimidé qu'avec d'autres interlocuteurs et une Elizabeth II qui ne lui donne que ses frêles doigts à saisir.
Quoi qu'il en soit, voilà un chapitre de plus dans la saga des poignées de main surréalistes de Donald Trump : broyage de doigts, déboîtage d'épaule par traction (possiblement répétée) du bras, confiscation à durée indéterminée de la main, tapotage faussement délicat... Bien des leaders politiques en ont fait, à leurs dépens, l'expérience. Emmanuel Macron avait passé l'épreuve de force en 2017 à Bruxelles et, l'année suivante, avait commenté lors d'un déplacement aux États-Unis : "C'est un spécialiste pour vous attirer comme ça [il mime le geste]. J'avais vu comment ça s'était passé avec Shinzo Abe et ses autres victimes. Et j'ai résisté. Mais c'était naturel et amical, ne vous inquiétez pas." Donald Trump s'en est fait une telle spécialité que la chaîne CNN a même réalisé une compilation vidéo de ses méfaits les plus notoires à travers les ans. Édifiant...
Si certains s'en tirent certainement avec quelques simples problèmes de pression sanguine et quelques douleurs résiduelles, d'autres en gardent des séquelles. L'actrice américaine Kathleen Turner n'y va pas avec le dos de la cuillère : "C'est écoeurant, a-t-elle décrit à Vulture. Il vous serre la main et avec son index, il fait en sorte de vous frotter l'intérieur du poignet. Il essaye de créer une sorte d'intimité par la séduction. Vous retirez votre main et vous faites beurk."
Au contraire très souriante lors de leur court échange tactile, la reine Elizabeth II n'a visiblement pas eu de raison, elle, d'être traumatisée et, après un déjeuner en privé, a accompagné Donald Trump ainsi que son épouse Melania dans leur visite de la Picture Gallery où une exposition mettant en exergue l'Histoire des États-Unis et les liens d'amitié avec la Grande-Bretagne était proposée. Une amitié célébrée ensuite dans la soirée à l'occasion du banquet officiel organisé dans la salle de bal de Buckingham, où la duchesse Catherine de Cambridge et Melania Trump ont particulièrement brillé.
Pas de gros impair à signaler pour l'instant du côté de Donald Trump, qui avait au contraire choqué l'opinion publique en juillet 2018, invité au château de Windsor, pour son manque d'égards à l'endroit d'une Elizabeth II agacée et obligée de le contourner !