À la suite de la colère des familles des victimes de l'accident d'hélicoptères survenu en Argentine sur le tournage de l'émission Dropped, qui se disaient abandonnées par la société de production, Adventure Line Production (ALP) avait répondu via un communiqué. Elle proposait aux familles de rejoindre Buenos Aires afin d'accompagner les dépouilles dans leur voyage de retour vers la France, conformément à leurs demandes. Mais ce vendredi 20 mars, la colère n'est pas retombée, et la sécurité sur le tournage est de plus en plus mise en cause...
"Les consignes de sécurité zappées"
Sur BFMTV, Hubert Arthaud, ancien pilote d'hélicoptère privé, revient sur les mesure de sécurité qui entouraient le tournage de l'émission Dropped, endeuillé par la mort de dix personnes dont les sportifs Alexis Vastine, Camille Muffat et Florence Arthaud. "On a complètement zappé les consignes de sécurité, analyse-t-il sur la chaîne d'info en continu. Je ne suis pas expert, mais je suis un ancien pilote privé. Le film démontre qu'on a deux hélicoptères proches l'un de l'autre dans une zone désertique où il y a beaucoup de place. On est dans une chasse à l'image, on a complètement zappé les règles de sécurité. Le vol est désorganisé et ne respecte pas les règles de sécurité. J'ai l'intime conviction que la production n'a pas fait le briefing de sécurité. C'étaient pourtant des pilotes chevronnés, avec plus de 1 000 heures de vol au compteur."
Pourtant, ALP est très claire sur la sécurité. Contactée par Jean-Marc Morandini, elle a assuré que tout avait été fait pour assurer au maximum la sécurité de l'équipe de tournage, reprenant l'hypothèse du juge, soit "une mauvaise coordination" des pilotes : "Il y a eu un brief de sécurité, et les pilotes ont répété leur manoeuvre au sol avant le décollage. Les images qui ont été remises aux enquêteurs montrent les décollages l'un après l'autre, avec une distance de sécurité normale. D'après le juge argentin, il s'agit d'une mauvaise coordination entre eux."
Alain Bernard visé, les familles veulent "la vérité"
Des propos qui confirment ceux d'Alain Bernard, lequel a toujours assuré que la production était "très attentionnée à la sécurité", mais qui ne convainc pas Bénédicte Mei, la mère de Lucie Mei-Dalby, journaliste décédée dans l'accident. Et Alain Bernard d'en prendre pour son grade : "Qu'est-ce qu'il en sait ? Personne ne sait ce qu'il s'est passé, c'est pour cela qu'il y a une enquête." Très en colère, elle s'est exprimée à plusieurs reprises dans les médias, Bénédicte Mei veut savoir. "Je ne vais pas laisser passer et on verra si des gens sont responsables. On demande des informations à la boîte de production mais on ne voit rien venir. Que s'est-il passé ce jour-là et pourquoi autant de réticences à répondre à nos questions ?", s'interroge-t-elle sur BFMTV. Et de conclure : "Tout le monde a le droit à la vérité. Des familles des sportifs à celles de l'équipe technique, c'est nécessaire. C'était des jeunes gens, il y a neuf orphelins dans cette histoire. (...) J'ai envie d'être à la hauteur du drame."
Hier, jeudi 19 mars, ALP indiquait dans un communiqué que les corps des victimes seraient rapatriés en France dimanche 22 mars dans la matinée. Elle indiquait également avoir proposé aux familles de se rentre à Buenos Aires "pour accompagner leur proche. Nous avons proposé aux familles et aux proches qui le souhaitent de se rendre sur les lieux du drame après les obsèques. Nous comprenons que dans de telles circonstances rien n'est suffisant et nous témoignons à nouveau aux familles et aux proches notre compassion absolue".