Earvin Ngapeth va-t-il en finir avec ses déboires extrasportifs ? En juillet dernier, quelques heures après avoir remporté au Brésil la Ligue mondiale de volley – une première pour la France –, la star tricolore était placée en garde à vue pour avoir frappé un contrôleur de train à l'arcade sourcilière. Un nouveau dérapage pour le volleyeur qui avait été condamné en décembre 2014 à trois mois de prison avec sursis pour une rixe en discothèque.
Selon l'AFP, le joueur de Modène – qui rentrait de la Ligue mondiale avec le trophée de meilleur joueur du tournoi – a pris connaissance de sa condamnation à trois mois de prison avec sursis pour avoir frappé ce contrôleur de la SNCF. Il a également été condamné à 3 000 euros d'amende. En revanche, le délit d'entrave à la mise en marche du train n'a pas été retenu.
"L'essentiel pour moi est qu'il ait été jugé comme un citoyen lambda qui se permettrait d'agresser un contrôleur", a réagi François-Régis Calandeau, l'avocat de la SNCF et du contrôleur, qui s'est dit "satisfait" de la décision. Contacté par l'AFP, le conseil du volleyeur Hugues Bouget n'a pas souhaité faire de commentaire.
La condamnation est conforme aux réquisitions du parquet, qui avait pointé à l'audience en janvier la "condescendance" présente "en filigrane de (la) procédure". Le contrôleur accusait le frère d'Earvin Ngapeth d'avoir d'abord bloqué la porte d'un train à destination de Poitiers, le 21 juillet dernier. Puis, le ton montant, la star du volley tricolore l'aurait selon lui insulté avant de lui donner un coup de poing. Le joueur, qui faisait la une de L'Équipe le jour des faits, lui a également lancé le quotidien au visage, dit-il.
Tout en reconnaissant avoir été "très énervé", Earvin Ngapeth a nié avoir frappé l'agent qu'il accuse de racisme. "Il est bien évident que je n'ai jamais 'tabassé' qui que ce soit, pas plus que j'aurais soi disant pris la grosse tête et aurais donc demandé à faire arrêter un train pour mon bon plaisir", écrivait-il le 24 juillet sur les réseaux sociaux. Il poursuit son récit dans une longue interview accordée au journal L'Équipe : "Ce matin-là, je suis avec mon petit frère [Swan, également volleyeur pro, NDLR] et un pote arabe. Il est environ 6h30. Après deux mois en sélection, j'ai hâte de rentrer à Poitiers car ma femme et mon fils me manquent. Un train va partir, nous sautons dedans sans avoir le temps d'acheter les billets. Le contrôleur nous dit de descendre. Du quai, il veut nous tirer, mon frère et moi, hors du train. Ce qui est interdit. Nous enlevons ses mains et je lui dis : 'Nous allons payer, où est le problème ?' On discute, ça dure dix bonnes minutes. Il lance : 'C'est 700 euros !' Alors je lui tends ma carte bleue. Et là, il s'énerve encore plus et dit : 'C'est toujours pareil avec vous !' Cette phrase me scotche, mais je reste calme. Comme j'ai L'Équipe à la main, avec ma photo à la une, je lui montre : 'Regardez, je ne suis pas un voyou, je veux juste rentrer chez moi.' En réponse, il tape le journal et essaie de me donner un coup de pied. Je le repousse et il tombe sur le quai, fait son cinéma en se roulant par terre. C'est là qu'il s'est égratigné avant d'appeler la police au talkie-walkie."
Surnommé le "Nicolas Anelka du volley", Earvin Ngapeth est également dans l'attente de son jugement dans une autre affaire, en Italie cette fois, où le turbulent international français aurait renversé trois piétons devant une boîte de nuit de Modène, blessant gravement un homme de 41 ans. "Bouleversé" et "vraiment désolé", le joueur avait déclaré "assumer ses responsabilités", avant de faire son mea culpa :"Je demande pardon aux personnes impliquées, à leurs proches, au club, à mes coéquipiers, aux sponsors et aux supporteurs pour mon comportement."